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Les pharmaciens veulent devenir des acteurs clés pour réduire les coûts de la santé

Consulter directement son pharmacien pour les cas bénins pourrait être une solution pour réduire les coûts de la santé
Consulter directement son pharmacien pour les cas bénins pourrait être une solution pour réduire les coûts de la santé / 19h30 / 2 min. / le 29 septembre 2023
Face à la hausse inexorable des coûts de la santé, les pharmaciens pensent pouvoir les réduire en effectuant des consultations. La nouveauté est que certaines de leurs prestations sont maintenant remboursées par la LAMal.

Depuis un peu plus d'un mois, Sandrine Portela, pharmacienne à Genève, effectue des consultations médicales dans le petit cabinet de son officine. Les questions qu'elle pose aux patients et patientes suivent un protocole établi en partenariat avec la plateforme de télémédecine Soignez-moi.ch.

"Pour les cas bénins, très simples, comme une infection urinaire, qui n'a pas de complication dans le passé, je pense que c'est très bien, estime Sandrine Portela vendredi dans le 19h30 de la RTS. Nous sommes tout à fait capables. Nous nous retrouvons souvent avec des personnes qui viennent au comptoir, qui veulent un antibiotique, mais qui n'ont pas d'ordonnance."

Remboursement par l'assurance de base

Infections urinaires, piqûres de tiques ou angines, ces petits maux sont gérés par la pharmacienne et les consultations sont facturées deux fois moins cher que chez un médecin.

La pharmacienne peut prescrire et vendre elle-même des médicaments qui nécessiteraient normalement une ordonnance médicale. Le patient reçoit ensuite l'appel d'un médecin pour valider le traitement. Tout cela est désormais remboursé par l'assurance de base.

Valoriser le rôle du pharmacien pour réduire les coûts de la santé, tel est l'objectif du Groupe Mutuel et d'Assura, qui proposent des modèles alternatifs pour détourner les patients des urgences. Assura espère ainsi une réduction de 10% des coûts de la santé, au moment où les primes vont à nouveau prendre l'ascenseur.

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"Si vous vous rendez dans une pharmacie partenaire, la prestation est prise en charge, hors franchise, par l'assurance. C'est la nouveauté", indique le directeur d'Assura Ruedi Bodenmann.

Réticence des médecins

La Société Suisse des Pharmaciens pharmaSuisse se réjouit de la valorisation du métier, mais aimerait aller plus loin dans le partage des tâches entre médecins et pharmaciens.  Il faut encore et toujours la prescription d’un médecin pour que ce soit pris en charge par l’assurance, même pour certaines prestations simples comme la vaccination.

Du côté des médecins, on salue l'aide apportée par les pharmaciens, mais on pose des limites. "La prescription de traitements par des pharmaciens pose la question de la responsabilité, estime Philippe Eggimann, vice-président de la Fédération des médecins suisses. S'ils veulent le faire, il faut qu'ils se forment, mais qu'ils assument pleinement la responsabilité vis-à-vis du patient."

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Feriel Mestiri/vajo

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