Alain Berset: "Aucun autre pays ne peut se targuer d'avoir une telle stabilité"

"La Suisse va assez bien, mais elle a été confrontée à des défis énormes", analyse Alain Berset, citant notamment la pandémie de Covid-19, une "crise brutale" qui a demandé "beaucoup d'efforts" à la population et au pays. La situation était telle qu'il confie, pour la première fois, avoir un instant cru que le Conseil fédéral allait perdre "avec des majorités écrasantes" les votations populaires sur le Covid-19.

"Même dans nos institutions qu'on considère parfois lentes, on est parvenu à prendre des décisions très rapidement", souligne-t-il.

Malgré la multiplication des crises au cours des dernières années, il se félicite du développement de la Suisse "qui n'est pas si mauvais".

La "très grande stabilité" suisse

Le président de la Confédération insiste sur la "très grande stabilité" des institutions. "Depuis 1848, année de notre Constitution actuelle, on a une continuité gouvernementale. Jamais un Conseil fédéral n'a été entièrement renouvelé. Aucun autre pays ne peut se targuer d'avoir une telle stabilité. (...) Il y a une incroyable intégration de tous les avis possible au sein du gouvernement."

Sur la place de la Suisse dans le monde, le Fribourgeois salue la présidence suisse du Conseil de sécurité de l'ONU, un "moment fort". "Quand on est membre d'un club, c'est pour s'engager, estime-t-il. (...) La Suisse a quelque chose à apporter au monde, elle a des visions différentes. Mais elle a aussi un intérêt à être présente dans le monde."

Emmanuel Macron, "un ami"

Alain Berset accueillera le président français Emmanuel Macron à Berne pour une visite d'Etat en novembre. "On se connaît bien, on a d'excellents contacts", indique-t-il, expliquant que l'idée d'une visite officielle a été lancée lors du couronnement de Charles III.

Et d'ajouter: "Si on peut avoir des amis en politique, Emmanuel Macron en est un." Il insiste sur le fait que les relations bilatérales de la Suisse avec ses voisins ou les pays du monde sont "excellentes". Une notion qui, selon lui, "est peu ou pas assez comprise" à l'intérieur de la Suisse.

Sur un plan plus personnel, Alain Berset, qui quittera le gouvernement à la fin de l'année, se réjouit d'avoir un "agenda vide". Et il assure qu'il n'a "pas de programme" pour la suite de sa vie professionnelle. "Je suis curieux de voir ce qui va se passer."

>> Voir l'interview en intégralité d'Alain Berset:

Propos recueillis par Rouven Gueissaz/vajo