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La Suisse veut inscrire la saison d’alpage au Patrimoine immatériel de l’Unesco

Les premières vaches du troupeau atteignent leur alpage dans le Toggenburg (SG), un matin de juin 2010 au lever du soleil. [Keystone - Regina Kuehne]
La saison d'alpage est candidate au patrimoine mondial de l'UNESCO / La Matinale / 1 min. / le 1 avril 2022
Tradition emblématique des zones de montagne suisses, la saison d’alpage pourrait être inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La Suisse a déposé jeudi la candidature qui sera en principe évaluée par l’Unesco fin 2023.

Mener du bétail en estivage sur des pâturages d’altitude est une tradition vivante attestée au moins depuis le Moyen-Âge. La saison d’alpage a été constamment adaptée aux conditions climatiques, sociales et économiques locales et elle permet de produire des denrées alimentaires de qualité pour lesquelles la Suisse est connue.

Une inalpe (montée à l'alpage) dans la région du Toggenburg (SG). [Keystone - Regina Kuehne]

Des inalpes aux désalpes, des méthodes de production du fromage aux savoir-faire liés à la gestion des pâturages, de la fabrique artisanale d’ustensiles aux différents chants traditionnels, la saison d’alpage réunit tout un répertoire de coutumes, de savoir-faire et de rituels qui en font un patrimoine très vivant. L’avenir de cette tradition soulève de nombreuses questions, par exemple sur la transmission de ces savoirs ou sur l’adaptation de cette pratique aux changements climatiques.

Le responsable d'un alpage charge des fromages sur une remorque, sur l'alpage Selva à Vals (GR). [Keystone - Gian Ehrenzeller]

Etablir le dossier de candidature a permis d’envisager les mesures concrètes à mettre en œuvre pour que cette tradition puisse se transmettre aux futures générations. Elle est pratiquée actuellement dans 23 des 26 cantons suisses, à l'exception de Schaffhouse, Genève et Bâle-Ville. Après une procédure d’évaluation qui durera près de 18 mois, l’Unesco pourrait décider en novembre 2023 de l’inscription de cette tradition sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Des vaches montent à l'alpage près d'Adelboden, en juin 2021. [Keystone - Alessandro della Valle]

Bisses et praires irriguées

La Suisse est également associée à la candidature de l’irrigation traditionnelle en Europe, coordonnée par l’Autriche et associant sept pays, a encore indiqué l'Office fédéral de la culturel dans un communiqué. Celle-ci met en valeur les traditions suisses des consortages de bisses et des prairies irriguées.

Un armailli et ses enfants au moment de charger les boilles de lait pour les amener à la fromagerie, dans les hauts de Brienz (BE). [Keystone - Gaetan Bally]

En Suisse sont associés au projet les Wässermatten (prairies irriguées) de Haute-Argovie dans les cantons de Berne et Lucerne ainsi que les consortages de bisses en Valais (Oberwalliser Sonnenberge, consortages d’Ayent, de Lens, de Trient, de Nendaz et de Grächen).

Le bisse du Trient en Valais. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco s'intéresse aux savoir-faire artisanaux, aux connaissances relatives à la nature et à l'univers ainsi qu'aux traditions vivantes comme les expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs.

Des armaillis marchent avec leur troupeau à la désalpe de Charmey (FR), en septembre 2019. [Keystone - Anthony Anex]

ats/kkub

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