Quel impact la vague Omicron a-t-elle eu sur les examens universitaires?

L'EPFL, qui avait maintenu ses examens en présentiel, a été la plus touchée. En temps normal, moins de 1% des étudiants manquent les examens pour raison médicale. Cet hiver, ils étaient 7%. C'était attendu, vu la forte propagation du virus à cette période, et l'EPFL avait d'ailleurs prévu des examens différés spécialement pour ces absents un mois plus tard.

Mais l'AGEPoly, qui représente les étudiants, s'attendait à un absentéisme plus important. "Evidemment qu'il y a des étudiants qui sont venus malgré le Covid", estime Manon Boissat, co-présidente de l'association. "Je pense que c'est compliqué d'être face à ce choix: passer les examens avec le Covid, ou les faire un mois plus tard sans savoir à quelle sauce on va être mangé et rater le seul mois de vacances où il est possible de se reposer."

Inquiétude plus grande à Genève

Cette inquiétude est encore plus forte à l'Université de Genève. Ici, pas de session de rattrapage spécial Covid, ce qui aurait encouragé encore davantage de personnes à se présenter aux examens avec des symptômes, affirme la CUAE, le syndicat étudiant genevois.

Le taux d'absence a atteint 9%, contre 6% en temps normal. Cette différence est-elle faible parce que des étudiants contaminés ont passé les examens? La vice-rectrice Micheline Louis-Courvoiser ne peut pas l'exclure: "Il n'y a pas eu de cluster, de contaminations particulières pendant les examens", souligne-t-elle toutefois. "S'ils sont venus positifs, ils ont fait extrêmement attention." Le taux de réussite est également plus faible qu’avant le Covid (85% en 2019, 82% en 2022). "C’est ennuyeux, mais on s’attendait à pire vu l’état de fatigue de nos étudiantes et étudiants", commente la vice-rectrice.

Dans les Hautes écoles (HES), le taux d’absence à la session de janvier 2022 était légèrement supérieur (4-6%) à la moyenne des dernières années sans Covid (3-4%). A l'Université de Lausanne, le taux d'absence est resté dans la norme (10% en 2019, 9% en 2022). A Fribourg et Neuchâtel, on estime qu’il n’y a pas eu plus d’absences que d’habitude. La plupart des examens avaient d'ailleurs lieu en ligne. Mais ces institutions ne tiennent pas de statistiques sur le taux d’absence.

Anouk Pernet/ebz