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"En cas de non à Frontex, nous devrons quitter l'espace Schengen"

L'UE veut mieux protéger ses frontières face à la migration. [Keystone - Vassil Donev]
Un "non" à Frontex signifierait le retrait de la Suisse de l'espace Schengen / La Matinale / 1 min. / le 4 février 2022
Présente en France pour une réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE, Karin Keller-Sutter leur a annoncé mercredi que la population suisse se prononcera mi-mai sur le renforcement de Frontex. Un non au référendum signifierait un "retrait inéluctable" de l'espace Schengen, a-t-elle précisé à la RTS.

La conseillère fédérale en charge du Département fédéral de justice et police était à Lille pour un Conseil des ministres ouvert, exceptionnellement, par Emmanuel Macron.

Le président français souhaite créer un conseil de pilotage de l'espace Schengen, auquel la Suisse devrait être représentée, a déclaré jeudi Karin Keller-Sutter.

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"Surpris de cette annonce"

La Saint-Galloise a profité de la session de discussions pour informer ses partenaires de Schengen que le renforcement de Frontex, l'agence européenne de gardes-frontières qui est au coeur du système, fera l'objet d'un référendum le 15 mai prochain.

"J'avais l'impression qu'ils étaient plutôt surpris de cette annonce, parce qu'ils n'étaient pas du tout au courant", a déclaré Karin Keller-Sutter dans La Matinale.

C'est désormais chose faite. "Ce n'est pas une bonne nouvelle", commente la présidence française. Un refus de renforcer Frontex aboutirait en effet à un retrait quasi inéluctable de la Suisse de l'agence, indique la conseillère fédérale.

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"Un mécanisme très clair"

"S'il y a un non à Frontex, il est clair qu'on va devoir quitter l'espace Schengen-Dublin", a précisé la cheffe du DFJP.

Et d'expliquer: "Il y a un mécanisme qui est très clair. Il faut voir que Frontex est un pilier important pour l'Union européenne. Et deuxièmement, c'est un développement obligatoire à reprendre par un État associé comme la Suisse. Si on ne le fait pas, il y a des conséquences."

Selon les accords, la Suisse et ses partenaires de Schengen auraient 90 jours pour trouver une solution commune. Un délai extrêmement court. En cas d'échec, la Suisse cesserait de participer à Frontex trois mois plus tard.

A l'Élysée, on dit "miser sur le débat démocratique toujours très vif en Suisse pour s'interroger sur la meilleure manière d'améliorer Frontex, plutôt que d'en sortir".

Alain Franco/jfe

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