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Le durcissement des mesures Covid globalement salué, critiques du PLR et rejet de l'UDC

La majorité des cantons souhaite un durcissement des mesures contre le Covid-19. [Keystone - Anthony Anex]
La majorité des cantons souhaite un durcissement des mesures contre le Covid-19. - [Keystone - Anthony Anex]
Le durcissement des mesures décidé par le Conseil fédéral vendredi est salué par une majorité des partis politiques et des organisations. Le PLR et les milieux économiques se montrent toutefois plus critiques face aux nouvelles restrictions, notamment l'obligation du télétravail, alors que l'UDC dénonce en bloc des mesures qualifiées de "harcèlement".

PS – Une stratégie saluée

La stratégie annoncée par le Conseil fédéral va dans la bonne direction, estime le Parti socialiste (PS). La règle généralisée des 2G, et 2G+ dans certains cas, renforce la lutte contre la pandémie, tout comme l'obligation de télétravail qui garantit une meilleure protection de la population active.

"Désormais, la campagne de vaccination doit être impérativement renforcée, notamment pour les vaccins de rappel, pour lesquels le délai a été réduit à quatre mois. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons combattre efficacement le virus et soulager le personnel de soin", a tweeté le parti.

>> Lire le détail des nouvelles mesures : La "2G" à l'intérieur, limitations en famille, assouplissement aux frontières - Les nouvelles mesures du Conseil fédéral contre le Covid-19

Les Vert-e-s – Un durcissement "indispensable", mais pas suffisant

Le nouveau train de mesures anti-Covid est dur pour tout le monde, surtout pour les entreprises concernées, mais il est indispensable, estime le président des Vert-e-s Balthasar Glättli.

En revanche, il juge risqué de renoncer à d'autres mesures, comme la fermeture des espaces intérieurs. Et il ne comprend pas que le Conseil fédéral ne prescrive pas des tests répétitifs dans les écoles et que l'obligation de porter un masque au secondaire reste du ressort des cantons.

Balthasar Glättli salue aussi le fait que les vaccins de rappel soient désormais "enfin" possibles après 4 mois.

Le Centre – Appel à la responsabilité et la cohésion sociale

Pour sa part, le président du Centre Gerhard Pfister observe avec inquiétude "les restrictions pour les personnes non vaccinées et leur exclusion de certaines parties de la vie sociale". Le Centre fera tout "pour promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la solidarité".

Le parti se félicite du fait que les restrictions pour les réunions privées soient limitées au minimum nécessaire. Gerhard Pfister en appelle à la responsabilité individuelle: avec la prise en charge des coûts des tests antigéniques rapides, tout le monde a la possibilité de se faire tester avant les réunions familiales.

Vert'libéraux – Soutien au renforcement des mesures

Le Conseil fédéral a raison de renforcer les mesures de lutte contre le Covid-19, estime le président des Vert'libéraux Jürg Grossen. Il faut accélérer la cadence de vaccination et du vaccin de rappel, ajoute-t-il.

Selon la situation, il faut des masques et/ou des tests pour les personnes vaccinées et guéries, ainsi que des réductions de contact pour tous, afin de ralentir la propagation du virus, a tweeté le Bernois.

PLR – Rejet du télétravail obligatoire et critique de la 2G+

Sur le principe, le PLR comprend la décision prise par le Conseil fédéral pour endiguer la pandémie et pour protéger les hôpitaux de la saturation. Il s'oppose toutefois à une obligation rigide de travail à domicile et à une 2G+ imposée par l'État.

Un confinement partiel aurait également été trop préjudiciable à l'économie et aurait pénalisé les personnes vaccinées, écrit le PLR dans un communiqué. C'est pourquoi il ne doit pas non plus être envisagé à l'avenir.

Le PLR considère la 2G comme défendable et clairement préférable à une obligation générale de vaccination. En outre, le PLR continue d'appeler les cantons à accélérer l’administration des doses de rappel aux personnes qui le souhaitent, ainsi qu'à permettre l'accès à la vaccination des enfants.

UDC – Une politique "symbolique" et "disproportionnée"

L'UDC condamne les nouveaux durcissements du Conseil fédéral. L'introduction généralisée de la 2G, la règle des dix personnes lors de rencontres privées et la nouvelle obligation de travailler à domicile "relèvent d'une pure politique symbolique visant à harceler davantage la population".

Le Conseil fédéral poursuit malheureusement sa politique disproportionnée, arbitraire et sans concept, dénonce l'UDC dans un communiqué. L'Etat "gâche les fêtes de fin d'année des Suisses et des Suissesses et porte atteinte de manière inadmissible à nos libertés et à notre sphère privée".

La 2G n'apporte rien d'autre qu'une fausse sécurité et discrimine encore davantage ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se faire vacciner. De plus, la réglementation 2G est malhonnête: le Conseil fédéral introduit ainsi l'obligation de vaccination par la petite porte, estime le parti.

L'UDC impute en outre cette "politique de division et arbitraire" à l'ensemble des autres partis. Les médias ne sont pas en reste: l'UDC les accuse de "pousser le Conseil fédéral à prendre des mesures toujours plus sévères, publier des rapports sans esprit critique et souhaiter la vaccination des enfants en bas âge".

Organisations patronales – Soulagement d'éviter un nouveau confinement

Les employeurs et GastroSuisse sont satisfaits d'éviter un nouveau confinement. Ils se montrent cependant nettement plus critiques sur les autres mesures prises vendredi par le Conseil fédéral.

Le Conseil fédéral a pris des mesures "défendables", estime Economiesuisse. L'organisation est soulagée que le Conseil fédéral mette en oeuvre des solutions basées sur les risques. La faîtière s'attend à ce que les mesures restent limitées dans le temps. Parallèlement, l'offensive en faveur de la vaccination de rappel doit être poursuivie "de manière beaucoup plus conséquente".

Le recours systématique à la règle des 2G avec masque obligatoire a été préféré à des fermetures partielles, constate avec satisfaction le Centre patronal (CP). Cependant, l’obligation de retourner au télétravail généralisé ignore le fait que les plans de protection "ont fait leurs preuves et sont utilement appliqués" pour limiter la propagation du virus. Le CP demande également le renforcement des capacités hospitalières.

La nouvelle obligation généralisée du télétravail "est un non-sens", selon la Fédération des entreprises romandes (FER), également opposée à un nouveau confinement. Elle génère des complications, sans aucun bénéfice sanitaire avéré.

L'Union suisse des arts et métiers (usam) est elle aussi satisfaite qu'un nouveau confinement n'a pas été décidé mais considère que les mesures adoptées par le gouvernement sont incompréhensibles. Elle juge disproportionnée l'obligation de télétravail où il y a "moins de contagions". Cette mesure doit être conforme aux besoins des employeurs, estime la faîtière. De même, de nouvelles restrictions sont imposées dans le domaine de la restauration, alors qu'il y a moins de contaminations qu'ailleurs, critique-elle.

Les nouvelles mesures prises par le Conseil fédéral. [OFSP]
Les nouvelles mesures prises par le Conseil fédéral. [OFSP]

Organisations syndicales – Des mesures satisfaisantes

Du côté des syndicats, Travail.Suisse est aussi satisfaite que le Conseil fédéral n'a pas opté pour un nouveau confinement. La faîtière soutient les durcissements en raison de la situation actuelle "inquiétante" dans les hôpitaux et n'est pas opposée à une obligation de télétravail.

Travail.Suisse salue également la prolongation des allocations pour perte de gain Covid-19, qui seront versées aussi en 2022.

GastroSuisse – Indemnités exigées

GastroSuisse, qui aurait été favorable à des alternatives, accepte toutefois les mesures, y compris la règle des 2G, compte tenu de la situation sanitaire. Elle demande toutefois que les pertes de chiffre d'affaires dues à la pandémie et aux mesures des autorités soient indemnisées. Selon la fédération, de nombreux établissements sont menacés dans leur existence même.

Si GastroSuisse accepte la règle des 2G, elle relève que cette dernière n'est pas viable pour les milieux de la restauration et qu'elle doit être supprimée dès que le niveau d'occupation des unités de soins intensifs aura diminué.

Clubs – Des mesures incompréhensibles

Du côté des gérants de discothèques, l'incompréhension est de mise. Ces mesures interviennent au milieu d'un mois-clé avec des 13e salaires à payer et des prêts Covid à rembourser bientôt, a commenté dans Forum le président de la faîtière vaudoise des discothèques Thierry Wegmüller.

De plus, les jeunes risquent de continuer à se rassembler pour faire la fête, mais ailleurs.

>> La réaction de Thierry Wegmüller dans Forum, invité aux côtés de l'épidémiologiste et médecin-chef aux HUG Didier Pittet et du ministre jurassien en charge de l'Economie et de la Santé Jacques Gerber :

Retour sur les nouvelles mesures sanitaires fédérales: débat entre Didier Pitter, Jacques Gerber, et Thierry Wegmüller (vidéo)
Retour sur les nouvelles mesures sanitaires fédérales: débat entre Didier Pitter, Jacques Gerber, et Thierry Wegmüller (vidéo) / Forum / 12 min. / le 17 décembre 2021

Tourisme – Règles pour l'entrée en Suisse à lever dès que possible

La Fédération suisse du tourisme (FST) se félicite qu'il n'y ait pas de fermetures partielles, ni d'introduction généralisée de la règle des 2G+. Elle considère que les nouvelles règles pour entrer en Suisse sont, bien que "légèrement assouplies", sévères, mais défendables au vu de la situation épidémiologique. Elles devront toutefois être levées "dès que la situation le permettra".

Sport – Fortes répercussions de la 2G

Swiss Olympic (SO) salue le fait que les personnes qui, au cours des quatre derniers mois, ont reçu un vaccin de rappel, ont été vaccinées pour la deuxième fois ou ont guéri du Covid-19, puissent continuer à pratiquer des activités sportives en salle sans masque, annonce la faîtière des fédérations suisses de sport dans un communiqué.

SO perçoit la nécessité derrière le renforcement des mesures décidé par le Conseil fédéral. Même après la nouvelle décision du gouvernement, le sport conserve certaines libertés. Toutefois, l'introduction de la règle des 2G a de grandes répercussions pour les sports en salle, dans le secteur du sport de masse. Elle a pour conséquence que les personnes non vaccinées ne pourront plus participer aux entraînements des clubs.

"C'est regrettable pour les clubs ainsi que pour les sportives et sportifs concernés", a déclaré le président de SO Jürg Stahl, qui les invite cependant à se faire vacciner.

iar avec l'ats

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