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Le Conseil fédéral veut une meilleure protection contre la haine et les fakes news

Le Conseil fédéral veut cadrer les activités des exploitants d'internet comme Facebook, Youtube et Google. [Keystone - Christian Beutler]
Le Conseil fédéral veut protéger la population contre la haine et les fake news qui sévissent sur les réseaux sociaux / La Matinale / 1 min. / le 18 novembre 2021
Face à la désinformation et les discours de haine, le Conseil fédéral veut mieux protéger la population sur internet. Il a chargé mercredi le Département fédéral de la communication de trouver des solutions pour réglementer les moteurs de recherche, les plateformes numériques et les réseaux sociaux.

Des millions de Suisses se rendent chaque jour sur des sites comme Facebook, Youtube ou Google. Alors que ces plateformes jouent un rôle toujours plus important dans la formation de l'opinion, leurs contenus ne sont pas toujours fiables, constate le Conseil fédéral.

Contrairement aux médias traditionnels, elles ne sont soumises à aucune norme journalistique et n'ont pas l'obligation de vérifier leurs sources. Cette absence de cadre inquiète le gouvernement qui craint le développement des fake news et les effets de la désinformation sur le processus démocratique.

Les autorités pointent aussi les messages de haine, devenus monnaie courante sur les médias numériques, tout comme le manque de transparence concernant les pratiques commerciales ou les suppressions de contenus postés par les internautes.

>> Lire aussi : Les élus victimes de menaces dans la campagne sur la loi Covid

Recherche de solutions

Face à ces dérives, le Conseil fédéral estime que la population a droit à une meilleure protection. Celle-ci passe par une réglementation des moteurs de recherche, des plateformes numériques ou encore des réseaux sociaux.

La Confédération prend ainsi exemple sur l’Union européenne et les Etats-Unis qui travaillent déjà sur une législation pour cadrer les activités des exploitants du web.

Le Département fédéral de la communication a jusqu’à la fin 2022 pour trouver comment mettre en œuvre une telle réglementation.

>> L'interview de Jacqueline de Quattro (PLR/VD) dans La Matinale :

Jacqueline de Quattro, conseillère nationale PLR vaudoise. [Alessandro della Valle]Alessandro della Valle
Le Conseil fédéral veut réguler les fake news sur les réseaux sociaux: interview de Jacqueline de Quattro (PLR/VD) / La Matinale / 1 min. / le 18 novembre 2021

Mathieu Henderson

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Une réglementation compliquée

La réglementation souhaitée par le Conseil fédéral s'annonce difficile à mettre en place, estime Bertil Cottier, expert en droit de l'internet: "Il faut savoir que ces plateformes se trouvent à l'étranger. Si l'on veut qu'elles se soumettent au droit suisse, il faut les inviter à notre table et avoir des leviers de pression."

C'est ce qu'a fait l'Union européenne récemment: "Elle leur a imposé des codes de conduite. Il faut aussi prévoir des amendes salées en cas de violation."

La Suisse n'a toutefois pas le même poids pour faire pression sur les géants du web. Qu'à cela ne tienne, Bertil Cottier y croit: "Je reste optimiste, car je vois l'UE bouger."