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Un ex-cadre du SECO jugé dans un vaste scandale de corruption

Ils sont quatre à comparaître, devant le Tribunal pénal fédéral pour une affaire de corruption qui touche le SECO
Ils sont quatre à comparaître, devant le Tribunal pénal fédéral pour une affaire de corruption qui touche le SECO / 12h45 / 1 min. / le 2 août 2021
Un ancien chef de service du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) comparaît depuis lundi devant le Tribunal pénal fédéral. Accusé notamment de falsification de documents et de corruption passive, il a nié avoir signé lui-même des contrats pour l'acquisition de biens et de services.

Au cours de l'interrogatoire, l'accusé a déclaré que les faits n'étaient pas correctement présentés. Il soutient avoir traité toutes les demandes d'achat et les avoir ensuite transmises aux "décideurs".

Les faits se sont déroulés durant une dizaine d'années, entre 2004 et 2014. Chargé des acquisitions pour le centre de données de l'assurance-chômage, l'ancien fonctionnaire aurait favorisé trois entreprises, dont les trois patrons sont coaccusés. En échange, il aurait reçu, pour lui-même et des tiers, des cadeaux et des invitations de la part des coaccusés.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a retenu contre l'accusé principal la gestion déloyale des intérêts publics, des faux dans les titres et la corruption passive. Les trois chefs d'entreprise répondent de corruption active et, pour certains d'entre eux, de gestion déloyale et de faux dans les titres ou de blanchiment.

Dommage matériel et immatériel au SECO

Concrètement, l'ex-chef de service aurait manipulé les évaluations des offres pour des achats de biens et services dans le secteur informatique envoyées par les trois entreprises concernées afin de leur donner la préférence. Ce faisant, cet homme âgé aujourd'hui de 68 ans aurait entravé le libre jeu de la concurrence et causé un dommage matériel et immatériel au SECO et à la Confédération.

A titre de contrepartie, l'ancien fonctionnaire aurait obtenu des avantages totalisant plus de 1,7 million de francs, notamment sous la forme d'invitations, de sponsoring pour des manifestations, d'argent liquide et de cadeaux. Ainsi, il aurait bénéficié à plusieurs reprises de billets d'entrée pour des matches de foot. Des tiers auraient aussi profité de ces largesses.

Les coaccusés sont accusés d'avoir prélevé des pots-de-vin sur les actifs de diverses sociétés au moyen de factures fictives. Selon l'acte d'accusation, les pots-de-vin sont allés au principal accusé, qui en retour aurait accordé un traitement préférentiel aux sociétés des coaccusés.

Le procès doit durer deux semaines.

>> Ecouter aussi le sujet du 12h30 :

L'affaire est jugée par le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. [Ti-Press/Keystone - Pablo Gianinazzi]Ti-Press/Keystone - Pablo Gianinazzi
Un ancien cadre du SECO jugé dans un vaste scandale de corruption / Le 12h30 / 2 min. / le 2 août 2021

ats/oang

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