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Procès de la BCV: évaluation des risques

Gilbert Duchoud (à droite) arrive au tribunal avec son avocat
Gilbert Duchoud (à droite) arrive au tribunal avec son avocat
Le procès des manipulations à la Banque cantonale vaudoise est entré mardi dans le vif du sujet. La Cour s'est penchée sur l'évaluation des risques et des provisions à fin 1996, sans pour l'instant y voir plus clair.

Les parties ont campé sur leurs positions lors de cette deuxième
journée d'audience touffue et technique. Le tribunal a examiné les
étapes successives qui ont conduit au bouclement des comptes
1996.

Il n'y a eu ni tricherie, ni manipulation, ont fait valoir les
accusés. Le montant des provisions était une appréciation de la
direction générale. C'était de sa compétence et tout le monde, au
sein de la banque, était convaincu que le montant était
suffisant.

PDG pas inquiet

Fin 1993, la BCV avait repris une BVCréd en déroute puis le
Crédit foncier vaudois, en 1995. Ces "héritages" avaient
considérablement alourdi le montant des crédits à risques. En 1996,
le besoin de provisions de la banque était en augmentation.



Gilbert Duchoud, ancien PDG, ne s'est pas inquiété. La BCV avait
prévu, comme d'autres banques, de baisser le taux de capitalisation
sur les immeubles, ce qui devait améliorer le résultat comptable de
la banque. Mais cette recommandation n'a pas été appliquée.

Evolution surprenante

Gilbert Duchoud a expliqué à l'audience qu'il avait été
surpris par les besoins de provisions qui lui ont été transmis au
bouclement des comptes 1996. Début 1997, la banque se devait de
trouver rapidement "une solution éthiquement et comptablement en
ordre".



"Pourquoi êtes-vous surpris en janvier?", a demandé Me Jean-Pierre
Gross, avocat de la BCV, rappelant que ces chiffres lui avaient
déjà été présentés deux fois auparavant. "J'avais été rassuré", a
répliqué Gilbert Duchoud. Le spécialiste des crédits à risques
"m'avait dit: tu peux présenter le bouclement comme prévu. J'ai
encore 120 à 150 millions de réserve dans mon tiroir".



ats/boi

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Relâche mercredi

Le procès fait relâche mercredi, avant de reprendre jeudi avec la poursuite de l'examen des faits.

L'audience doit durer cinq semaines.

Pas moins de 55 témoins défileront à la barre, dont le président du gouvernement vaudois Pascal Broulis et les anciens conseillers d'Etat Charles Favre et Jacqueline Maurer.

Ce dossier économique comptabilise près d'une soixantaine de classeurs fédéraux, comprenant plus d'une centaine de procès-verbaux d'auditions et plus d'un millier de pièces.

Le procès devrait en principe se terminer le 7 décembre prochain.

L'enquête a elle duré 7 ans.

Revers pour la défense

En matinée, le tribunal avait rejeté la demande d'expertise déposée lundi par la défense. Il a rappelé que les accusés avaient eux-mêmes renoncé à solliciter une telle expertise en cours d'enquête.

La Cour estime en outre qu'elle sera "suffisamment renseignée", car tant l'Etat de Vaud que la défense vont produire le rapport d'un expert-comptable engagé par leurs soins.

La défense a en revanche obtenu la production de divers documents, dont les pièces de la procédure intentée par l'Etat de Vaud contre la Commission fédérale des banques.