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Avoirs du 2e pilier (un peu) mieux rémunérés

2e pilier, Givaudan et Gaillard
Après trois ans de stagnation, le taux LPP repart à la hausse
Le taux d'intérêt minimal du 2e pilier sera relevé à 2,75% l'an prochain. Le Conseil fédéral a décidé mercredi cette hausse de 0,25% pour tenir compte de l'évolution globale favorable des marchés financiers.

«Malgré les difficultés des dernières semaines, le rendement des
actions a été bon ces dernières années», a notamment expliqué
mercredi le ministre de l'intérieur Pascal Couchepin.



Le rendement moyen à long terme des obligations de la
Confédération à sept ans, qui est actuellement de 2,6%, a en
particulier pesé dans la balance.

Quant à l'indice Pictet LPP-40, contenant 40% d'actions et 60%
d'obligations, il a réalisé en 2006 une performance de 6,35% et de
2,37% ces huit derniers mois. Pour Pascal Couchepin, il s'agit
d'une «augmentation correcte».

Justifié, dit Couchepin

«Il est justifié d'augmenter le taux sans exagérer», vu
l'évolution des marchés, les prévisions et les possibilités de
placement. Le taux a certes culminé à 4% ( il y a quelques années
(après 18 années de stabilité à 4%, il a été ramené à 3,25% en
2003, réduit à 2,25% en 2004, avant de remonter à 2,5% depuis
2005), mais c'était durant une période de forte inflation. Le
Valaisan a par ailleurs rappelé que le taux doit être revu au
minimum tous les deux ans, mais peut l'être avant si
nécessaire.



A noter aussi que les institutions de prévoyance disposant des
réserves de fluctuation et des provisions nécessaires peuvent
rémunérer les avoirs à un taux plus élevé. Une majorité de la
Commission fédérale de la prévoyance professionnelle avait
recommandé une hausse du taux à 2,75%.



ap/sun

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Réactions contrastées

Du côté des partenaires sociaux, si les associations d'employeurs étaient favorables à un tel relèvement, les syndicats souhaitaient un taux de 3% au moins et ont exprimé leur mécontentement.

L'Union syndicale suisse souligne notamment un besoin de rattrapage, car les caisses ont connu trois années de rendements bons à excellents entre 2004 et 2006 et le taux est resté bas.

Ce taux depuis longtemps trop bas par rapport aux recettes réalisées est à ses yeux un «vol d'intérêt qui se perpétue».

L'Association suisse d'assurances (ASA), au contraire, juge cette hausse injustifiée. Les bourses font toujours preuve de volatilité, et le relèvement expose les caisses à des risques accrus. L'ASA réclame une formule transparente pour fixer un taux minimal.

«Le système est loin d'être parfait, mais on n'a pas trouvé mieux», a déclaré de son côté mercredi Yves Rossier, directeur de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS).