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Maurer veut repousser l'achat d'avions de combat

Depuis des jours, des informations contradictoires circulent sur les achats d'avions de combat.
Depuis des jours, des informations contradictoires circulent sur les achats d'avions de combat.
Pas question de renoncer à l'achat de nouveaux avions de combat: la proposition choc d'Ueli Maurer n'a pas convaincu la commission de la politique de sécurité du National. Par 18 voix contre 8, elle demande au Conseil fédéral de poursuivre la procédure d'évaluation en vue de remplacer les Tigers F-5.

Très amère d'avoir appris par la presse ce qui s'est tramé lors
de la dernière séance du Conseil fédéral, la commission a pu
s'expliquer avec le ministre de la défense.

Maurer a bien proposé un ajournement

Ueli Maurer a confirmé avoir proposé au gouvernement du
suspendre la procédure d'évaluation pour s'attaquer aux autres
problèmes prioritaires qu'affronte actuellement l'armée, a dit le
président de la commission Bruno Zuppiger (UDC/ZH) lundi devant la
presse.



Selon le conseiller fédéral, les moyens actuels ne suffisent plus
pour remplir le mandat initialement conféré à Armée XXI. Il
faudrait de 500 à 600 millions de francs de plus par an. Selon le
socialiste lucernois Hans Widmer, le ministre de la Défense aurait
d'abord demandé à ses collègues du gouvernement d'accorder plus de
moyens à l'armée. Devant leur refus, il aurait proposé de ne pas
procéder actuellement à l'achat de nouveaux avions.



D'après Bruno Zuppiger (UDC/ZH), Ueli Maurer souhaiterait relancer
la machine en 2015, afin que la décision concernant l'acquisition
puisse tomber vers 2017. La majorité de la commission a interprété
les propositions du conseiller fédéral comme un "cri de
détresse".



Par 18 voix contre 8, elle a donc décidé de demander au Conseil
fédéral d'accorder à l'armée suffisamment de moyens financiers.
Bruno Zuppiger s'est refusé à avancer un montant précis mais a
souligné que l'armée accomplissait une mission centrale de l'Etat
et que jamais le Parlement n'a raboté dans les budgets
militaires.

Nombre (encore) indéterminé d'avions

Pour le reste, la commission entend s'en tenir au calendrier
prévu jusqu'ici. Pas question pour l'instant de discuter du nombre
d'avions à acheter (de 33 au début, on ne parle désormais plus de
que de 8 à 12 engins).



L'évaluation de l'achat de nouveaux avions doit se poursuivre et
une décision tomber après que le Conseil fédéral aura remis le
nouveau rapport sur la politique de sécurité attendu pour fin 2009
début 2010.



Celui-ci devra permettre de préciser la mission de l'armée et de
fixer des priorités. Arrêter net la discussion sur de nouveaux
avions de combat ne ferait qu'affaiblir l'armée face à la
population, à l'étranger ainsi qu'à l'interne, a ajouté Bruno
Zuppiger.



ats/mej

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La gauche plutôt satisfaite

La minorité de gauche de la commission s'est au contraire félicitée des propositions d'Ueli Maurer.

Elle s'est aussi retrouvée seule à défendre l'initiative populaire lancée par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) pour contrer l'achat de nouveaux avions.

Ce texte, qui demande un moratoire de 10 ans (jusqu'à fin 2019) sur toute nouvelle acquisition, a été rejeté par 17 voix contre 8.

Membre du GSsA et de la commission, Josef Lang (Verts/ZG) a reconnu que l'initiative perdrait toute raison d'être si Ueli Maurer obtenait gain de cause.

Vu les rapports de force, il ne s'attend toutefois pas à ce que le Conseil fédéral et le Parlement repoussent la décision sur l'achat de nouveaux avions.

Le peuple devrait donc être appelé à se prononcer sur l'initiative d'ici la fin 2010, selon lui.