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Le décès d'un enfant aux HUG aurait pu être évité

Une méthode permet de stériliser le sang, conservé à température ambiante.
Une méthode permet de stériliser le sang, conservé à température ambiante.
Trois mois après le décès tragique d'un enfant de 4 ans aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) suite à une transfusion sanguine, le bureau vaudois de la TSR révèle que le drame aurait pu être évité grâce à un procédé en attente d'homologation auprès de Swissmedic depuis plusieurs mois.

En février dernier, un enfant perdait la vie à Genève des suites
d'une transfusion sanguine dont les plaquettes étaient infectées
(lire ci-contre). Un décès d'autant plus tragique
qu'il existe un procédé permettant de stériliser le sang qui,
conservé à température ambiante, est exposé au développement de
bactéries.



Ce procédé est utilisé depuis des années en France et en
Allemagne. Mais en Suisse, l'autorité de contrôle nationale des
produits Swissmedic refuse pour l'heure son introduction sur le
territoire.

Lenteurs chez Swissmedic

Cerus, l'entreprise qui a mis au point cette nouvelle technique,
se bat depuis un an et demi pour la faire homologuer en Suisse.
«Nous avons reçu en 2005 les autorisations de la France, en 2007
celle de l'Allemagne, et nous sommes aujourd'hui toujours dans
l'attente de l'approbation en Suisse», explique Pascal Maillard,
directeur de Cerus France-Suisse.



L'introduction dans d'autres pays européens de cette méthode, dont
l'efficacité est par ailleurs établie, devrait accélérer la
procédure en Suisse. Mais il n'en est rien, déplore
l'entreprise



Du côté de Swissmedic, on se défend. «Nous exigeons parfois des
compléments d'informations aux détenteurs des nouveaux brevets et
ceux-ci doivent y donner suite de sorte qu'il peut arriver qu'une
autorisation prenne du retard, mais nous sommes en train d'y
remédier», explique Joachim Gross, porte-parole de l'autorité de
contrôle.

Pas un cas isolé

D'une manière générale, ces lourdeurs administratives menacent
la qualité de la pharmacopée suisse, «un comble pour un pays qui a
tellement d'entreprises pharma», regrette Jean-Daniel Tissot,
directeur du Service vaudois de transfusion sanguine. Une
collaboration entre la Suisse et ses voisins européens permettrait
de centraliser ces procédures, de les accélérer et de les rendre
moins onéreuses.



sbo

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Retour sur une transfusion tragique

L'enfant de 4 ans, qui souffrait d'une maladie chronique grave avec risques hémorragiques, est décédé le 21 février dernier aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Il a fait une violente réaction suite à une transfusion de plaquettes sanguines.

La justice genevoise avait été saisie de l'affaire. Le dossier a également été transmis à Swissmedic.

Le même jour, un patient adulte avait également sévèrement réagi à une transfusion de plaquettes sanguines aux HUG. Transféré aux soins intensifs, son état de santé avait pu être stabilisé.

Les responsables des HUG avaient alors rappelé qu'en matière de transfusion, le risque zéro n'existe pas. Il est de 1 sur 50'000 pour les plaquettes sanguines.

Chaque année, 400'000 transfusions sanguines sont pratiquées en Suisse.