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Les jeunes se sont mobilisés pour le climat un peu partout en Suisse

Grève du climat: les jeunes ont envahi les villes suisses
Grève du climat: les jeunes ont envahi les villes suisses / L'actu en vidéo / 1 min. / le 18 janvier 2019
Des milliers de jeunes en formation se sont rassemblés ce vendredi dans plusieurs villes pour la grève du climat. Ils étaient 8000 à Lausanne, 1500 à Neuchâtel ou encore 2000 à Zurich. En tout, une quinzaine de villes participent à cette action.

Les manifestations ont commencé vendredi matin à Lausanne où 8000 jeunes se sont rassemblés au centre de la ville. Ils ont attendu la pause de 10h00, bouclé leur sac à dos, embarqué leurs pancartes et quitté leur gymnase ou école professionnelle.

Réunis dès 10h30, près de la gare de la capitale vaudoise, les manifestants ont sillonné le centre-ville en appelant à une société qui s'engage davantage en faveur de la protection de l'environnement.

"C'est pas demander la lune que de sauver la terre", "Quand c'est fondu, c'est foutu", "Si le climat était une banque, il serait déjà sauvé" ou "There's no planet B", pouvait-on notamment lire sur leurs affiches. Le cortège est parti peu avant 11h00 en scandant "Non à la pollution, oui à l'écologie." Sur le parcours, un dispositif policier avait été mis en place.

Une résolution déposée à Neuchâtel

Près de 1500 jeunes Neuchâtelois ont décidé de faire grève vendredi pour manifester leurs inquiétudes face au réchauffement climatique aux sons de "Et 1, et 2, et 3 degrés". Ils ont déposé une résolution à la chancellerie d'Etat et vont lancer une motion populaire.

Les lycéens ont fait preuve de créativité avec des banderoles où l'on pouvait notamment lire "Make love, not CO2" ou "On n'a pas de planète B". De la place des Halles, les manifestants ont rejoint ensuite la Cour du Château de Neuchâtel - qui n'était d'ailleurs pas assez grande pour tous les accueillir.

fabrique de pancartes a neuchatel
Fabrique de pancartes à Neuchâtel / L'actu en vidéo / 1 min. / le 18 janvier 2019

Plus de mille collégiens et étudiants à Fribourg

Les organisateurs de la grève du climat à Fribourg avaient le sourire vendredi après la manifestation qui a attiré plus de 1000 collégiens et étudiants. Ils n'entendent pas en rester là et veulent à nouveau mobiliser le samedi 2 février.

"Nous sommes ravis, très satisfaits. C'est beau de voir toute cette jeunesse se mobiliser pour la cause du climat", a indiqué à Keystone-ATS Léo Tinguely, étudiant de première année à l'Université de Fribourg en sociologie et philosophie. "Il y a urgence, parce que la politique des petits gestes du quotidien ne suffit plus."

>> Reportage sur l'organisation de la manifestation à Fribourg :

Grève pour le climat: au coeur de l'organisation de la mobilisation à Fribourg
Grève pour le climat: au coeur de l'organisation de la mobilisation à Fribourg / 19h30 / 1 min. / le 18 janvier 2019

Défilé aussi à Sion, Bienne et dans le Jura

A Sion, quelque 300 jeunes ont marché pour le climat. Ils ont préféré manifester en dehors des heures de cours plutôt que de faire une grève à laquelle le département de la formation avait mis son veto.

Les étudiants ont débarqué par grappes à la gare de Sion où ils se sont munis de pancartes. Le cortège s'est ébranlé vers 16h00 et a rallié la place de la Planta sur les trottoirs et les rues piétonnes de la ville. Sur les pancartes, comme ailleurs, on pouvait lire des slogans souvent emprunts d'humour: "Pas de climat, pas de chocolat", "Climatosceptiques détrumpez vous", "JO d'été Sion 2032".

A Bienne, 300 gymnasiens et écoliers ont manifesté bruyamment. "On est plus chaud, plus chaud que le climat," ont scandé les jeunes.

Les jeunes Jurassiens sont aussi descendus dans la rue. Le rassemblement a débuté vers midi à Porrentruy devant le lycée cantonal. Les étudiants devaient ensuite prendre le train pour gagner Delémont pour rejoindre d'autres jeunes.

A Genève, direction la place des Nations

Les jeunes sont aussi descendus dans la rue à Genève, vendredi, pour protester contre l'inaction des gouvernements face au réchauffement climatique. Selon un décompte de la police, ils étaient plus de 4000.

Collégiens et élèves du cycle ont pris d'assaut la Place Neuve, venant à vélo, à pied ou débarquant des bus des transports publics. De nombreuses pancartes ont été fabriquées pour l'occasion. Une grande banderole avec le slogan "pour le climat face à l'Etat" ouvrait la marche.

Les jeunes sont passés de la rive gauche à la rive droite. Le parcours de la manifestation s'est terminé à la Place des Nations. Le département genevois de l'instruction publique avait permis aux élèves de participer à cette action. Les mineurs devaient toutefois obtenir l'autorisation de leurs parents.

Plusieurs mobilisations en Suisse allemande

Comme en Suisse romande, des centaines d'élèves ont manifesté vendredi matin dans plusieurs villes alémaniques en faveur de la protection du climat. Ils ont séché les cours pour exiger que l'état d'urgence climatique soit déclaré.

A Zurich, au moins 2000 élèves se sont rassemblés devant le bâtiment central de l'EPFZ. Le chiffre indiqué par les organisateurs est contesté par la police municipale qui n'a compté que quelques centaines de participants. Leur cortège a traversé la vieille ville pour se terminer sur les bords du lac.

Sur leurs banderoles, on pouvait notamment lire "System Change, not Climate Change" ("Changement systémique, pas climatique"). Il s'agit de la troisième grève du climat organisée à Zurich après celles du 14 et du 21 décembre derniers. Les autorités scolaires se montrent compréhensives sur le fond, mais l'école buissonnière n'est pas tolérée pour autant. Les absences sont donc sanctionnées en tant que telles.

A Lucerne, ils étaient plusieurs centaines à battre le pavé au lieu de suivre les cours. Il s'agissait de la première grève du climat en Suisse centrale.

Il en va de même en Argovie, où des manifestations se sont tenues vendredi matin à Aarau et à Baden. Dans le chef-lieu cantonal, environ 300 élèves se sont rassemblés sur la place de la gare pour réclamer une politique climatique plus engagée.

ats/ther

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Soutien d'un prix nobel

Présent lors de la manifestation à Lausanne, le prix Nobel de chimie Jacques Dubochet a également apporté son soutien aux grévistes, via un billet dans le Journal de Morges de vendredi. "Nos dirigeants sont vieux. Pour ce qui est du climat, ils sont encroûtés (...). Les jeunes ne peuvent pas attendre, c'est leur affaire, leur vie, ils ne la laisseront à personne", écrit le Vaudois.

"Ce n'est que le début", assure-t-il à propos de la grève de vendredi, avant dire la confiance qu'il porte envers la nouvelle génération: "J'ai confiance dans son intelligence, son imagination et dans la force de l'amour qu'elle porte en elle."