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La narcolepsie serait due à une hormone désactivée

La narcolepsie se caractérise par des envies rapides et irrépressibles de dormir.
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Une découverte ouvre la voie à des thérapies pour traiter la narcolepsie / Le 12h30 / 1 min. / le 5 mai 2023
Une équipe du centre du sommeil de l'Université de Lausanne a découvert que l'hormone que l'on croyait manquante dans les cas de narcolepsie est en fait juste désactivée et pas définitivement détruite. Une découverte qui ouvre la voie à des thérapies pour traiter cette maladie handicapante.

La narcolepsie est une maladie qui bouleverse le quotidien des personnes qui en souffrent: "Ce sont des gens qui ont une somnolence excessive, qui s'endorment partout: on appelle ça des excès de sommeil irrésistibles", explique Mehdi Tafti, spécialiste du sommeil à l'Université de Lausanne, vendredi dans le 12h30. "Et puis quand ils ont des émotions fortes, comme un fou rire, ils perdent leur tonus musculaire et peuvent tomber. C'est très handicapant."

Jusqu'ici, si les médecins diagnostiquaient une narcolepsie chez une personne, il lui était signifié que c'était une maladie chronique et que des neurones avaient été détruits dans le cerveau.

Il n'y avait alors qu'une seule chose à faire, traiter les symptômes: "On leur donne des stimulants, des antidépresseurs", précise le chercheur. "Les symptômes de la narcolepsie sont assez compliqués à contrôler, parce qu'on n'a pas de solution."

L'épigénétique à la rescousse

L'hypothèse de l'équipe de Mehdi Tafti est que les neurones étaient juste désactivés, mais toujours présents: elle a été validée avec une étude parue au début du mois dans PNAS. Le mécanisme est donc réversible: il existe du reste déjà des traitements pour réactiver des gènes qui sont utilisés notamment dans le combat contre le cancer.

L'idée est de s'en inspirer pour la narcolepsie: "C'est un peu plus compliqué parce qu'il s'agit du cerveau: ça n'a jamais été tenté mais, en principe, cela est possible. Ce qui représente un espoir exceptionnel pour les malades à qui on a dit 'Vous avez une maladie chronique et il n'y a rien à faire'."

L'équipe du Département des Sciences Biomédicales de l'UNIL va maintenant lancer une étude pilote avec des composés épigénétiques pour tenter de traiter la narcolepsie.

Alexandra Richard/sjaq

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