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Les mères vivant avec le VIH peuvent allaiter sans risque de transmission

Une mère allaite son enfant (image d'illustration). [Depositphotos - t.tomsickova]
Les mères vivant avec le VIH peuvent allaiter sans risque de transmission / Le 12h30 / 1 min. / le 6 avril 2023
Le risque de transmission du VIH par l'allaitement est jugé extrêmement faible. Une étude menée dans les principaux hôpitaux suisses fait le point sur ce sujet, avec la mise en place d'une cohorte nationale.

On savait déjà que le risque de transmettre le virus pendant la grossesse était pratiquement inexistant en Suisse, grâce au dépistage systématique chez la femme enceinte et aux traitements. Et aussi parce que l’allaitement a longtemps été évité.

Des études récentes ont par ailleurs montré que le risque de transmission du VIH par l'allaitement est extrêmement faible lorsque la mère est correctement traitée et suivie.

Depuis 2018, la commission fédérale pour la santé sexuelle recommande donc de soutenir les femmes vivant avec le VIH qui ont envie d’allaiter.

Première cohorte nationale

Pour suivre ce changement de pratique, le Dr Pierre-Alex Crisinel du CHUV, en collaboration avec les hôpitaux universitaires et cantonaux de Zurich, Berne, Genève, Saint-Gall et Bâle, a analysé les facteurs de motivation ayant poussé des femmes vivant avec le VIH à faire le choix d’allaiter.

Pour ce faire, il a constitué avec l’aide des autres centres, entre janvier 2019 et février 2021, une cohorte de 41 femmes, avec parmi elles 25 qui ont décidé d'allaiter. Ce regroupement a permis de créer la première cohorte nationale de mamans vivant avec le VIH et autorisées à allaiter dans un pays développé.

Aucune transmission

L'étude a pu mettre en avant les principales motivations de ces mères, à savoir le lien affectif et les bénéfices de l’allaitement sur la santé néonatale et maternelle. La durée moyenne de l'allaitement était d'un peu plus de 6 mois.

Le suivi des enfants allaités a montré qu’aucun d’entre eux n’avait contracté le VIH, selon ces travaux publiés dans la revue European Journal of Obstetrics & Gynecology and Reproductive Biology.

Au CHUV, ces patientes sont entourées par une équipe composée d’infectiologues, d’une gynécologue et de deux sages-femmes qui assurent la coordination. Elle offre un suivi de ces femmes, de la grossesse au post-partum, et permet une discussion sur les risques et bénéfices de l’allaitement.

Cette étude permettra donc de donner des informations documentées aux mères vivant avec le VIH pour qu’elles puissent décider si elles veulent ou non allaiter.

ats/edel

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