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Bouger "par la seule force de la pensée", une première à l'EPFL

Un robot circule par assistance informatique lors de la presentation a la presse du Centre de Neuroprothese ce mardi 24 avril 2012 a l'EPFL a Lausanne. Un robot est pilote a distance depuis la SUVA a Sion par un patient paraplegique, Jean-Marc Duc, via Skype. Le robot se deplace dans le centre de Neuroprthese de l'EPFL a Lausanne. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott) [Jean-Christophe Bott]
Ce robot est piloté à distance par la seule force de la pensée par un patient paraplégique. - [Jean-Christophe Bott]
L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a présenté mardi une première mondiale: un paraplégique a fait bouger un robot par la "seule force de sa pensée".

Le centre de neuroprothèses de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a présenté mardi une première mondiale: un paraplégique a fait bouger à distance un ordinateur sur un support mobile "par la seule force de sa pensée".

Coiffé d'un bonnet équipé d'électrodes, un patient hospitalisé à Sion, à quelque 60 km de Lausanne, a envoyé mentalement une commande à un ordinateur placé devant lui, faisant ainsi bouger un deuxième ordinateur équipé d'une caméra et placé dans la salle de conférence à Lausanne.

Avec la même technologie, une personne en chaise roulante peut faire avancer son engin uniquement grâce aux impulsions électriques transmises par son cerveau. "Une fois le mouvement lancé, le cerveau peut se relâcher, sinon la personne serait rapidement épuisée", a précisé le professeur José Millan , directeur de la chaire en interfaces cerveau-machine non invasives.  

Cette méthode a toutefois ses limites, les signaux transmis pouvant être facilement brouillés. Si de nombreuses personnes entourent par exemple le fauteuil roulant, ce dernier ne pourra pas être guidé de manière optimale.  

Remarcher grâce aux neuroprothèses

Enfin, d'autres chercheurs du centre de neuroprothèse de l'EPFL veulent permettre aux paraplégiques de remarcher, grâce à l'implantation d'électrodes dans la moelle épinière, une alternative à la reformation de tissus nerveux.

Selon le professeur Grégoire Courtine, directeur de la chaire en réparation de l'épine dorsale du centre de neuroprothèses, le mouvement est provoqué par stimulation électrique.

Cette approche a permis d'obtenir en 2011 le premier mouvement volontaire chez un patient paraplégique américain. Le professeur Courtine est en train de mettre en place des essais cliniques en Suisse: "le but est qu'après un an d'entraînement avec une aide robotisée, le patient puisse marcher sans robot, les électrodes restant implantées à vie".  Le chercheur espère pouvoir démarrer les essais à l'hôpital universitaire zurichois de Blagrist dans un an.

agences/lan

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