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L'OMS se mobilise contre la tuberculose en Europe

Un centre de recherche sur le vaccin contre la tuberculose en Afrique du Sud, le 27 janvier 2011
La tuberculose multirésistante est due à des bacilles résistant à l'isionazide et à la rifampicine, les deux antituberculeux les plus efficaces.
L'Organisation mondiale de la santé a lancé mercredi un plan d'action spécifique pour la région Europe, afin d'endiguer la progression inquiétante de cas de tuberculose résistante aux traitements.

Le plan sur quatre ans de l'OMS, dont le coût est évalué à cinq milliards de dollars, vise à éviter 263'000 cas de tuberculose résistante et multirésistante, et à empêcher 120'000 décès.

La tuberculose multirésistante est une forme particulièrement dangereuse de tuberculose. Elle est due à des bacilles résistant à l'isionazide et à la rifampicine, les deux antituberculeux les plus efficaces. Elle est souvent la conséquence du fait que les malades ne suivent pas correctement leurs traitements jusqu'à la fin, favorisant l'émergence de bacilles résistants, ou d'une hygiène mal contrôlée en milieu hospitalier.

Parfois très difficile à soigner

Il devient alors très difficile de soigner les personnes atteintes, avec une chimiothérapie longue (deux ans) et au coût exorbitant (plus de 100 fois le coût du traitement classique). Or, sur les 440'000 cas de tuberculose multirésistante évalués dans le monde, 81'000, soit 18% du total, se produisent en Europe, surtout dans les pays d'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique, selon l'OMS.

De nombreux migrants viennent de pays où la tuberculose est particulièrement répandue. [Keystone]
De nombreux migrants viennent de pays où la tuberculose est particulièrement répandue. [Keystone]

L'Europe occidentale n'est toutefois pas épargnée. Londres, qui accueille de nombreux immigrés de pays pauvres, a le taux le plus important de tuberculose des capitales ouest-européennes (3500 cas par an), avec une augmentation de 30% ces dix dernières années et un doublement des cas de maladie multirésistante entre 2005 et 2009.

Prévention et dépistage

En améliorant la prévention, le dépistage et les traitements, le plan ambitionne d'éliminer la tuberculose en Europe d'ici à 2050 (moins d'un cas par million d'habitant). "Pour réussir, nous avons besoin de l'engagement de tous les partenaires, et spécialement de la société civile", a souligné dans le communiqué le Dr Lucica Ditiu, une des responsables du partenariat "Stop TB", qui associe plus de 100 pays, centres de recherche, ONG et communautés locales.

En l'absence de traitement, une personne atteinte de tuberculose évolutive peut infecter en moyenne 10 à 15 autres personnes en une année. A noter que le VIH sida et la tuberculose accélèrent mutuellement leur progression. Le sida est ainsi en partie responsable du regain de tuberculose dans le monde.

afp/cab

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La Tuberculose en Suisse

En Suisse, 2637 cas de tuberculose ont été déclarées entre 2005 et 2009, selon les derniers chiffres mis à disposition par l'Office fédéral de la santé publique.

En 2007, 478 cas ont été comptabilisés, soit le nombre le plus bas jamais enregistré.

La légère augmentation observée depuis, jusqu’à 556 cas en 2009, est due en premier lieu à l’arrivée de réfugiés en provenance de la Corne de l’Afrique.

Le nombre de cas de tuberculose chez les personnes suisses continue en effet de diminuer (24% en 2009).

Le pourcentage de souches résistantes à au moins un des quatre principaux antituberculeux se situait à 6,7%.

La résistance à l’isoniazide seule est la plus fréquente, avec 5,5%.

La proportion des cas multirésistants (résistant au moins à l’isoniazide et à la rifampicine) représente environ 1,4%.

La proportion de cas de résistance est stable depuis le début de la surveillance en 1996.

Origine des patients en Suisse (2005-09)

Nationalité suisse, sans mention de lieu de naissance à l’étranger: 755 personnes, soit 29%

Nationalité suisse, avec lieu de naissance à l’étranger: 176 personnes, soit 7%

Travailleurs étrangers: 845 personnes, soit 32%

Requérants d’asile ou réfugiés: 511 personnes, soit 19%

Autres étrangers ou aucune spécification: 326 personnes, soit 12%

Nationalité et pays de naissance inconnus: 24 personnes, soit 1%