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Les sangsues médicinales, une pratique ancestrale toujours d'actualité

L’hirudothérapie, ou médecine par les sangsues, fait son grand retour dans les hôpitaux
L’hirudothérapie, ou médecine par les sangsues, fait son grand retour dans les hôpitaux / 19h30 / 3 min. / le 26 mars 2024
Se faire mordre par une sangsue pour se soigner: cette pratique ancestrale, appelée hirudothérapie, s'applique aujourd'hui jusque dans les hôpitaux. En Suisse, un laboratoire fait naître et grandir des sangsues médicinales.

Il n'y a qu'un seul laboratoire en Suisse qui élève des sangsues. Depuis plus de 20 ans, la doctoresse Dominique Kähler Schweizer partage son quotidien avec des milliers de sangsues.

Cette femme médecin basée dans un petit village du canton de Saint-Gall écrit des livres, donne des formations à des médecins et des naturopathes, mais surtout élève des sangsues destinées aux hôpitaux.

Faire grandir et purifier des sangsues, c'est tout un savoir-faire: nourries à base de sang d'agneau, de poulet et de veau, elles doivent vivre à température constante et avec une qualité d'eau irréprochable.

"Une sangsue devient médicinale seulement quand elle a jeûné. Elle doit jeûner au moins six mois", explique dans le 19h30 Dominique Kähler Schweizer, médecin. Il faut donc savoir repérer celles qui seront prêtes pour soigner. Il faut pêcher "les sangsues qui nagent, car ce sont celles qui ont faim".

Entre 100 et 300 sangsues par année au CHUV

La sangsue est un animal utilisé depuis l'Antiquité et jusqu'en médecine traditionnelle. Ainsi, le CHUV en utilise entre "100 et 300 par année, essentiellement dans les services de chirurgie septique ou de chirurgie plastique ou reconstructive", indique Pierre Voirol, pharmacien-chef adjoint, au CHUV. "Pour un patient, on peut avoir besoin de 70 sangsues en très peu de temps pour des lambeaux, des zones mal irriguées ou des hématomes."

Les médecins prescrivent également des traitements avec des sangsues. "Les sangsues sont vraiment intéressantes pour les douleurs d'arthrose, les lombalgies, les douleurs du bas du dos, parce qu'elles injectent un anti-inflammatoire qui a une durée d'action de 8 à 9 mois", relève Nicolas Woesteland, médecin généraliste.

Le traitement par hirudothérapie est pris en charge par l'assurance complémentaire. Il coûte en moyenne 180 francs la séance et offre une alternative lorsque les traitements classiques n'ont pas eu d'effet.

Reportage TV: Katia Hess

Adaptation web: lan

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