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Une oncologue genevoise décroche une bourse d'un million de francs pour ses recherches

La doctoresse Noémie Lang, chercheuse aux HUG et à l'UNIGE, a décroché la bourse du Groupe suisse de recherche clinique sur le cancer, dotée d'un million de francs. [SAKK/LinkedIn]
Une bourse pour mener une étude sur les lymphomes: interview de Noémie Lang / Forum / 5 min. / le 14 mai 2023
La doctoresse Noémie Lang, chercheuse aux HUG et à l'UNIGE, a décroché la bourse du Groupe suisse de recherche clinique sur le cancer (SAKK), dotée d'un million de francs. Cette somme lui permettra de mener une étude clinique sur les lymphomes.

Ces recherches se concentreront sur la détection précoce d'une atteinte du système nerveux central dans les lymphomes. Il s'agit d'une approche diagnostique qui se base sur le séquençage d'ADN tumoral qui circule dans le sang et le liquide céphalorachidien (LCR), indiquent vendredi les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l'Université de Genève (UNIGE).

Cette innovation devrait permettre un diagnostic précoce et un meilleur ciblage des traitements, deux éléments fondamentaux pour prévenir les récidives et optimiser la sélection des patients nécessitant des thérapies. Les HUG et l'UNIGE estiment que cette technique améliorera sensiblement le taux de survie dans ces formes particulièrement agressives de lymphome.

Noémie Lang en est la première lauréate. "C'est une occasion unique en Suisse d'obtenir un financement suffisant pour mener à bien l'ensemble de l'étude. Je suis particulièrement heureuse, car il est difficile d'obtenir des fonds pour la recherche clinique, contrairement à la recherche fondamentale", souligne l'oncologue. Elle continuera à effectuer de la recherche à 50% en parallèle de la clinique.

Mieux cibler

Les lymphomes sont des cancers qui affectent les globules blancs et le système lymphatique. Ils représentent 5 % de tous les cancers. Grâce à l'avancée des traitements, environ deux tiers des lymphomes se traitent avec succès.

Mais certains types de lymphomes non hodgkiniens à cellules B, particulièrement agressifs, restent de mauvais pronostic. Dans 2 à 5% des cas, la maladie atteint le système nerveux central et l'espérance de vie est de quelques mois.

"Des traitements préventifs existent, mais il faut pouvoir les administrer de façon plus ciblée en détectant l'atteinte plus précocement chez les personnes à risque pour améliorer significativement leur survie, et ainsi éviter des toxicités inutiles aux patients et patientes qui n'en ont potentiellement pas besoin", indique la lauréate Noémie Lang, citée dans le communiqué.

Soixantaine de malades

L'oncologue précise que les techniques disponibles actuellement pour dépister ces atteintes du système nerveux ont des taux de détection trop faibles, entre 8 et 50%. Cette réalité pourrait changer grâce à l'ADN tumoral circulant et qui est libéré en réponse à la mort d'une cellule tumorale.

Des prélèvements vont être effectués chez plus de soixante personnes atteintes d'un lymphome agressif nouvellement diagnostiqué. L'ADN circulant dans le LCR en sera extrait, puis séquencé pour en déduire l'origine et poser un diagnostic. L'étude sera menée dans douze centres suisses.

ats/fgn

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