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La mission du télescope spatial CHEOPS prolongée de deux ans

Représentation artistique de CHEOPS volant au-dessus de la Terre. [ESA - ATGmedialab]
La mission du télescope spatial CHEOPS prolongée de deux ans / Le Journal horaire / 23 sec. / le 9 mars 2023
Après plus de trois ans en orbite, la mission du télescope spatial CHEOPS vient d'être prolongée d'au moins deux années supplémentaires. Menée par l'Université de Berne en collaboration avec l'Université de Genève, CHEOPS est une mission conjointe de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et de la Suisse.

Le 7 mars, le "Science Programme Committee" de l'ESA a confirmé la continuation des opérations de CHEOPS jusqu'en 2026 avec une éventuelle extension jusqu'en 2029, conditionnée aux engagements des pays contributeurs et autres partenaires, ont indiqué les deux universités jeudi dans un communiqué commun.

Le satellite CHEOPS a été lancé le 18 décembre 2019 depuis le centre spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Kourou, en Guyane française. [ESA - S. Corvaja]
Le satellite CHEOPS a été lancé le 18 décembre 2019 depuis le centre spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA) à Kourou, en Guyane française. [ESA - S. Corvaja]

Depuis son lancement en décembre 2019, les mesures extrêmement précises prises par le satellite – la première mission de l'ESA sur les exoplanètes – ont contribué à de nombreuses découvertes capitales dans le domaine des terres située hors de notre Système solaire. La prolongation de la mission va permettre d'étudier ces mondes autour d'autres étoiles, de manière encore plus approfondie.

"Ce que je trouve extraordinaire dans ce domaine, c'est de pouvoir dire quelle est la taille d'une planète, pouvoir contraindre son atmosphère, et d'autres choses encore, mais sans jamais voir la planète", s'enthousiasme le professeur Willy Benz, responsable principal du projet CHEOPS dans une vidéo de NCCR PlanetS: "Nous avons notamment détecté une planète qui a une forme de ballon de rugby!"

>> La vidéo du pôle de recherche

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PlanetS à propos de l'extension de la mission CHEOPS (avec possibilité de mettre des sous-titres en français):

Contrairement aux précédents satellites qui ont été conçus pour trouver des exoplanètes – des planètes orbitant autour d'autres étoiles que le Soleil – en observant des dizaines de milliers d'étoiles de façon simultanée, CHEOPS a été optimisé pour n'observer qu'une seule étoile à la fois. Il cible des étoiles déjà connues pour avoir des compagnons planétaires.

La mission initiale de CHEOPS – acronyme pour CHaracterizing ExOPlanet Satellite – était prévue pour durer trois ans et demi, soit jusqu'en septembre 2023. La publication de plus cinquante articles scientifiques atteste de la qualité de la science produite par la mission.

Pas d'anicroche

Une autre caractéristique de CHEOPS est sa capacité à joindre ses forces avec d'autres missions spatiales, telles que le télescope spatial James Webb (JWST), une mission conjointe de la NASA et de l'ESA. CHEOPS permet d'affiner la connaissance des exoplanètes préalablement connues, afin de sélectionner les meilleures candidates susceptibles d'être observées par le JWST.

>> Lire aussi : Le seuil des 5000 exoplanètes découvertes dépassé, selon la NASA

Le satellite a effectué ses opérations sans anicroche malgré la pandémie de Covid-19, et sa santé est excellente compte tenu des rudes conditions du vide spatial, où le satellite est constamment bombardé de rayons cosmiques et de radiations de haute énergie.

>> Lire aussi : Le télescope spatial CHEOPS a évité une collision avec un débris spatial

Tous ces éléments ont convaincu l'équipe CHEOPS de proposer une extension de la mission au-delà de 2023: Le fait que CHEOPS fonctionne aujourd'hui comme il fonctionnait il y a trois ans indique qu'il doit évidemment continuer à voler, parce qu'il est comme neuf", se réjouit la docteure Andrea Fortier, scientifique spécialiste des instruments pour CHEOPS: "Il n'a pas fait tous les projets scientifiques qu'il pouvait faire", rajoute-t-elle dans la vidéo.

L'une des trouvailles que les scientifiques espèrent encore faire, est la détection d'une exolune autour d'une exoplanète, même si un tel signal est extrêmement faible.

sjaq et l'ats

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