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La Suisse gaspille ses ressources naturelles

Les producteurs d'énergie tentent de planifier les besoins jusqu'en 2035.
C'est du côté de la consommation en énergie que le bât blesse
Les Suisses agissent comme s'ils pouvaient compter sur trois planètes Terre. Leur consommation est près de trois fois supérieure aux ressources naturelles dont ils disposeraient de manière durable, selon une étude de l'OFS.

La cause principale de ce taux en Suisse est la consommation
d'énergie, peut-on lire dans l'étude de l'Office fédéral de la
statistique. La consommation d'énergie est responsable pour deux
tiers de cette surconsommation et dépasse de loin tous les autres
facteurs.

La Suisse vit aux dépens d'autres régions

De plus, l'empreinte énergétique (lire
ci-contre
) est celle qui a le plus augmenté au cours des
dernières décennies. La nouvelle publication «L'empreinte
écologique de la Suisse une contribution au débat sur la
durabilité» (voir renvoi ci-dessous) montre que
l'empreinte écologique par personne en Suisse atteint 4,7 hectares
globaux (gha) alors que la biocapacité mondiale disponible par
personne n'est que de 1,8 gha.



Selon cette étude, la Suisse vit aux dépens d'autres régions du
globe ou des générations futures. Le déséquilibre entre empreinte
écologique et biocapacité existe depuis plusieurs années, mais il a
plus que doublé depuis les années 60. Ce mode de vie non durable
est uniquement possible grâce à l'importation de ressources
naturelles, à moins de surexploiter le propre capital naturel de la
Suisse, écrivent plus loin les chercheurs.

Dans la moyenne de l'Union européenne

Avec 2,2 gha, l'empreinte écologique mondiale par personne
dépasse de 0,4 gha la biocapacité mondiale disponible par personne.
Depuis 1985 environ, l'empreinte écologique globale dépasse la
biocapacité globale. Autrement dit, l'humain consomme plus
rapidement le capital naturel de la Terre que cette dernière ne
parvient à régénérer.



L'empreinte générale par la consommation d'énergie a massivement
augmenté au cours des quarante dernières années: elle est plus de
dix fois supérieure à celle de 1961. L'empreinte par personne en
Suisse de situe dans la moyenne des pays de l'Union
européenne.



La charge que les pays industrialisés du Nord exercent sur la
nature est jusqu'à trois fois supérieure à celle qui leur revient
en moyenne mondiale. Atteignant 9,5 gha par personne, l'empreinte
de l'Amérique du Nord dépasse très largement celle de toutes les
autres régions du monde. Elle est même neuf fois plus grande que
celle de l'Afrique.



ats/hof

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L'empreinte écologique

L'empreinte écologique d'un pays ou du globe mesure sa consommation de ressources naturelles et la traduit en unité de surface productive.

Quant à la biocapacité, il s'agit du rendement biologique d'une surface productive.

Elle est aussi exprimée en hectares globaux (gha).

L'étude

Cette étude est le résultat d'une coopération entre les offices fédéraux du développement territorial (ARE), de la statistique (OFS), de l'environnement (OFEV), de la Direction de la coopération et du développement (DDC) et du «Global Footprint Network».

Elle a permis de comparer les informations rassemblées dans la banque de données de cette dernière organisation avec les éléments statistiques suisses.