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L'Université de Lausanne épinglée par la Cour des comptes vaudoise

La Cour des comptes vaudoise épingle l'Université de Lausanne (UNIL) sur son organisation administrative. [Keystone - Laurent Gillieron]
La gestion administrative de l'Unil à revoir, selon un audit de la Cour des comptes du canton du Vaud / Le 12h30 / 1 min. / le 6 mars 2024
La Cour des comptes vaudoise épingle l'Université de Lausanne (UNIL) dans un audit publié mercredi. Elle recommande à l'institution de rattraper le retard pris dans le domaine de l'organisation administrative.

Dans son audit, la Cour des comptes cible en particulier le processus d'achats de biens et de services ainsi que celui du recrutement de cadres.

"Nous n'avons pas détecté de dysfonctionnements graves ni rien de frauduleux, mais des risques existent au sein de l'UNIL", affirme Nathalie Jaquerod, présidente de la Cour des comptes et magistrate responsable de cet audit. "Nous avons surtout constaté un important retard pris au niveau informatique et comptable", explique-t-elle.

Plusieurs faiblesses

L'audit a d'abord porté sur la manière dont l'UNIL réalise ses achats de biens et de services, qui avoisinent les 100 millions de francs, soit environ 15% des charges totales selon les comptes annuels publiés.

Le rapport soulève plusieurs faiblesses. D'une part, le processus d'achat est "très peu dématérialisé et encore fortement dépendant du papier, notamment à cause d'un système comptable obsolète". Il est ainsi "difficile d'obtenir des données consolidées, fiables et exploitables à des fins d'analyse et de contrôles".

"Il manque une vue d'ensemble des achats réalisés. Les pratiques d'achat ne sont pas assez harmonisées et unifiées. Seuls quelques achats de biens courants sont effectués de manière centralisée", relève Nathalie Jaquerod. La Cour note qu'il n'y a pas d'inventaire pour des biens d'une durée de vie supérieure à un an. Pire, ces biens n'apparaissent pas dans la comptabilité, constate-t-elle.

Audit étendu aux RH

A la suite de constats sur cette première partie de l'audit et aussi de signalements reçus par la Cour, celle-ci a étendu son examen au domaine des ressources humaines (RH). En particulier dans les procédures de recrutement des cadres.

Il en ressort que le Service des ressources humaines (SRH) "ne soutient pas suffisamment la direction de l'UNIL dans la mise en œuvre d'une politique de gestion des RH de qualité", note l'audit. Les décisions de recrutement de cadres "ne sont pas assez formalisées".

Ce qui ne permet pas de comprendre certains engagements ou maintiens en poste, alors que les dossiers de recrutement ne plaident pas pour les choix opérés. Il y a parfois une inadéquation entre les compétences requises selon le cahier des charges et celles des candidats retenus, explique en substance Nathalie Jaquerod.

"Volonté de progresser"

Enfin, la Cour a examiné la gouvernance mise en place par la direction de l'UNIL et le positionnement de ses services centraux. "Ceux-ci ne disposent pas de l'autorité nécessaire - donc de légitimité - pour assurer une application uniforme des processus dont ils sont pourtant responsables au sein de l'entier de l'UNIL, y compris dans les facultés", commente Nathalie Jaquerod.

La Cour des comptes recommande dès lors à la direction de l'UNIL de développer un processus d'achat performant, d'améliorer la performance du SRH et d'optimiser l'organisation administrative de la direction. Elle salue au passage "sa volonté de progresser".

De son côté, la direction de l'UNIL accepte les recommandations émises, à l'exception de celle portant sur la centralisation des achats. Elle estime qu'une centralisation totale ne permettrait pas de répondre aux besoins réels de l'UNIL.

ats/edel

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