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Rififi au sein de l'Economie vaudoise avec l'arrivée d'Isabelle Moret

De nombreux remous au sein du département de l'Economie vaudois
De nombreux remous au sein du département de l'Economie vaudois / Forum / 3 min. / le 22 décembre 2022
L'arrivée d'Isabelle Moret suscite de nombreux remous au sein du Département de l'économie du canton de Vaud. Cadres écartés, management jugé brutal ou manque d'écoute: les critiques sont nombreuses, selon l'enquête de la RTS.

Entrée en fonction le 1er juillet dernier au sein du Conseil d'Etat vaudois, Isabelle Moret était très attendue dans un rôle de ministre cantonale après des années de politique fédérale.

A l'occasion de ses 100 jours à l'exécutif, il a été dit que ses débuts étaient timides vus de l'extérieur. Mais à l'interne, les réorganisations de l'ancienne candidate au Conseil fédéral déstabilisent le Département de l'économie, de l'innovation, de l'emploi et du patrimoine (DEIEP). Départ inattendu, mises à l'écart de piliers de son administration, management brutal et manque d'écoute: les griefs à son encontre sont nombreux.

Un grand brassage à l'interne

Depuis son arrivée, Isabelle Moret brasse les cartes au sein de son équipe. Et cela émeut de nombreux fonctionnaires de son service et d'autres services que la RTS a contactés. Le dernier cas en date est celui du secrétaire général, qui s'en va à la Chancellerie.

Et aujourd'hui, la PLR doit reconstituer toute sa garde rapprochée. Elle cherche donc à repourvoir les postes de secrétaire général, de responsable de la communication, de responsable de la promotion économique, ainsi qu'une personne assistante de direction.

La "mémoire du département" sur la touche

Après 14 ans de règne de Philippe Leuba à l'Economie, il est bien sûr légitime de vouloir renouveler les équipes. C'est du reste souvent le cas à l'arrivée d'un nouveau conseiller d'Etat. Mais ici, le nombre et la rapidité des mouvements interpellent.

L'assistante du chef de l'Economie vaudoise, par exemple, était en poste depuis 17 ans. Elle a travaillé pour Jean-Claude Mermoud puis pour Philippe Leuba et était devenue un peu la mémoire du département.

Elle a pourtant été écartée sans égards, selon ce qu'a appris la RTS, avant de partir en arrêt maladie. Cet événement a suscité pas mal d'émotion à l'interne.

Le secrétaire général lui aussi a connu un "arrêt maladie". Il vient d'être l'objet d'un audit de la part de l'Unité de Conseil et d'Appui en management et organisation du canton de Vaud (UCA). Ce fonctionnaire, décrit à l'interne comme rigoureux et fidèle serviteur de l'Etat - du moins lorsqu'il travaillait avec Pascal Broulis et Philippe Leuba - a été mis sur la touche très rapidement par Isabelle Moret. Il a signé une convention de sortie la semaine dernière et a été nommé vice-chancelier jeudi après-midi.

Des inquiétudes pour le département

Il est trop tôt pour dire si ces pertes de compétences mettent le Département de l'économie en péril.

Mais la démission de la cheffe de la promotion économique (qui part pour le secteur privé), par exemple, a surpris tout le monde. Au service du canton depuis 14 ans, elle est une cheffe de service aux compétences reconnues. L'année dernière, elle figurait du reste sur la "short list" des papables pour le poste prestigieux de Chancelier de l'Etat de Vaud.

Trop proche des milieux économiques?

En coulisses, au sein de l'administration, certains avancent qu'il est normal qu'Isabelle Moret choisisse ses collaborateurs les plus proches. Mais d'autres parlent de méthodes inadéquates.

Elle serait peu ou pas à l'écoute et privilégierait le micro-management (avoir un œil sur les agendas de ses collaborateurs, par exemple) plutôt qu'une vision d'ensemble et une politique lisible. Il lui est aussi reproché un déficit d'indépendance vis-à-vis des milieux de l'économie.

La motivation des équipes en question

Interrogé par la RTS, un fin connaisseur des arcanes de l'Etat de Vaud souligne qu'il "est difficile de passer d'une fonction de parlementaire fédérale à celle de membre d'un exécutif cantonal".

Malgré son CV prestigieux, Isabelle Moret débute effectivement dans un rôle de direction. Or les défis de l'économie vaudoise sont nombreux. Dans ce contexte, la motivation des équipes pour construire des politiques publiques n'est pas au beau fixe.

Des collaborateurs du Département sont du reste tentés, selon les termes de l'un d'entre eux, "de quitter avant que la forêt brûle". D'autres disent faire avec.

Des décisions "dans l'intérêt de l'Etat"

Conviée par la RTS à répondre à ces critiques, Isabelle Moret a décliné l'invitation en invoquant le secret de fonction et le respect de ses collaborateurs. Elle affirme que toutes les décisions prises jusqu'ici l'ont été dans l'intérêt de l'Etat.

Et elle entend concentrer toutes les forces, dit-elle, pour répondre aux attentes et aux besoins des Vaudoises et des Vaudois. La PLR évoque notamment les défis importants que sont la crise énergétique, la dégradation de la situation économique et ses conséquences pour l'emploi - sans oublier l'asile.

Xavier Alonso/oang

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François Vodoz nommé vice-chancelier

François Vodoz est le nouveau vice-chancelier de l'Etat de Vaud, a indiqué jeudi le Canton.

Actuel secrétaire général du Département de l'économie, de l'innovation, de l'emploi et du patrimoine (DEIEP), il prendra ses fonctions le 1er février prochain à la place de Laurent Koutaïssoff, futur délégué aux affaires culturelles.

Nommé par le Conseil d'Etat, François Vodoz sera ainsi le bras droit du chancelier Aurélien Buffat, en poste depuis un peu plus d'une année.

ats