Dans son jugement du 4 mai, le Tribunal d'arrondissement de l'Est vaudois avait jugé la culpabilité de Lionel Girardin "relativement lourde". Il avait conclu qu'entre 2013 et 2018, l'ex-municipal avait occasionné un préjudice de plusieurs dizaines de milliers de francs à la Fondation Apollo, active dans le logement social et subventionnée par les collectivités publiques.
Sans appel d'offres
Dès 2014, alors que l'institution se développait, celui qui était son président bénévole avait externalisé certaines tâches. Parmi elles, les ressources humaines et la gestion d’un espace de co-travail. De sa propre autorité, sans appel d'offres, ni clair protocole, Lionel Girardin avait attribué ces mandats à sa propre société, Operation Project (OP), dont il était associé gérant.
Chez OP, sans en informer le Conseil de fondation, il chargera par ailleurs sa femme de la gestion des ressources humaines d'Apollo, ce que la Cour n'a pas jugé répréhensible pénalement en première instance. Dans cette affaire, l'opacité du fonctionnement d'OP, le manque de pièces écrites, a donné du fil à retordre à la justice.
Enrichissement illégitime
Le Tribunal d'arrondissement a jugé que Lionel Girardin s'est rendu coupable d'enrichissement illégitime au détriment de la Fondation Apollo. La peine d'un an de prison avec sursis a été assortie de 40 jours-amende à 100 francs, également avec sursis.
Lionel Girardin, qui avait demandé l'acquittement, a fait appel du jugement. Tout comme le Ministère public qui compte revenir principalement sur l'externalisation de la gestion des ressources humaines au profit de la société Operation Project.
L'affaire a plongé la Ville de Vevey dans une crise sans précédent. Exclu du Parti socialiste, suspendu, l'ex-élu de 47 ans n'a plus siégé à la Municipalité depuis juin 2018. Il a toutefois été rémunéré jusqu'à la fin de la législature.
ats/jpr