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Vaud veut promouvoir encore plus l'apprentissage au sortir de l'école

Pour Cesla Amarelle, il faut notamment proposer plus de places d'apprentissage attractives. [Keystone - Cyril Zingaro]
Revalorisation de l’apprentissage dans le canton de Vaud: interview de Cesla Amarelle / Le 12h30 / 5 min. / le 16 novembre 2021
Le système de l'apprentissage pourrait être plus efficient et doit être encore davantage valorisé dans le canton de Vaud. En charge du dossier, la conseillère d'Etat Cesla Amarelle souhaite notamment que les jeunes puissent s'orienter plus directement vers une formation professionnelle.

A l'occasion de l'ouverture du Salon des métiers à Beaulieu Lausanne, Cesla Amarelle a annoncé mardi le lancement prochain d'une campagne de promotion de l'apprentissage dans le canton de Vaud. Il est aussi prévu d'organiser en 2022 des rencontres régionales à Yverdon, Aigle et Lausanne.

Actuellement, seuls 21% des élèves optent pour un apprentissage à la fin de leur scolarité obligatoire. Cette proportion n'a pas décollé depuis 2017, malgré le programme de revalorisation vaudois mis en oeuvre.

"Vaud a effectué un nombre d'efforts très importants pour créer des nouvelles places d'apprentissage qui sont en adéquation avec le marché du travail et l'intérêt des jeunes, et on a augmenté les taux de réussite", a souligné la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture dans le 12h30 de la RTS.

"Mais si, au sortir de l'école obligatoire, ils ne sont que 21% à choisir la formation professionnelle, ils sont 54% à choisir cette formation cinq ans après", a relevé Cesla Amarelle. "Donc c'est une question de temps."

"Rectifier le tir" en faveur de l'apprentissage

En conférence de presse, la conseillère d'Etat a reconnu que le système pourrait être plus efficient. "On a investi massivement dans ce que l'on a appelé l'économie de la connaissance (…), dans les hautes écoles, dans le tertiaire en particulier, et les professions plus artisanales ont été dévalorisées", a-t-elle ajouté à l'antenne.

"Donc, maintenant, il faut rectifier le tir et rappeler encore et toujours que les études supérieures ne mènent pas inexorablement à l'obtention d'un poste ou d'un métier très valorisant." Et de rappeler aussi que la formation professionnelle permet d'accéder à des professions à haute valeur ajoutée, à des métiers aux salaires attractifs et à une activité épanouissante.

"Promouvoir la diversité des métiers"

Il y a aujourd'hui un risque de pénurie de personnel dans certains domaines, "on l'observe déjà dans les métiers des soins et de la santé, du social, de l'artisanat", a rappelé Cesla Amarelle. "Ce qu'il faut faire, c'est vraiment renforcer l'accompagnement au sortir de l'école obligatoire, promouvoir la diversité des métiers, accélérer l'insertion socio-professionnelle des élèves et proposer des places d'apprentissage attractives."

C'est l'objectif vaudois pour ces prochains mois, "et aussi de faire en sorte que l'on ait des offres de formation professionnelle qualifiantes, novatrices, et qui sont en adéquation aussi avec l'intérêt des jeunes pour ces métiers".

oang avec ats

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Plusieurs objectifs déjà atteints

Certains objectifs du canton de Vaud ont déjà été atteints, a rappelé Cesla Amarelle.

C'est le cas en matière de création de places d'apprentissage durant la législature 2017-2022. L'objectif initial de 1000 a même été dépassé avec, aujourd'hui, 1207 places créées avec l'appui du canton.

Dans le détail, 531 places sont proposées par des entreprises, 305 par l'Etat de Vaud et 371 via des partenariats public-privé. Tous les secteurs d'activité sont représentés, en particulier la santé (200 places créées), la restauration (100) ou la construction (40).

Parmi les autres succès, Cesla Amarelle a mentionné la hausse du taux de réussite aux examens finaux d'apprentissage, qui est passé de 85% en 2018 à 88% en 2021.