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Le développement de l'aéroport de Sion freiné par le retrait de PowdAir

Aéroport de Sion: les vols de Powdair n'atterriront pas
Aéroport de Sion: les vols de Powdair n'atterriront pas / 19h30 / 2 min. / le 3 décembre 2017
La compagnie aérienne PowdAir, qui prévoyait plusieurs liaisons hebdomadaires vers Sion, a annulé ses vols pour des raisons financières. L'annonce survenue cette semaine pourrait avoir des répercussions sur toute la région.

La compagnie aérienne irlandaise PowdAir promettait des dizaines de vols hebdomadaires entre Sion et sept destinations européennes, au Royaume-Uni et au Benelux. Or, un garant financier s'est retiré cette semaine, et la société a annulé tous ses vols. Elle avait pourtant vendu 5000 billets.

"On avait effectivement prévu ces rotations. Powdair, maintenant, ce n'est pas quelque chose qui s’arrête, puisque c’est quelque chose qui n’a jamais commencé. C’est un ralentissement de la croissance, mais on est confiants pour l’avenir", relativise Aline Bovier, directrice de l'aéroport de Sion.

Déception dans les stations

Ces liaisons représentaient pourtant un grand espoir pour le développement civil de l'aéroport valaisan, mais aussi pour les stations qui s'étaient liées à la compagnie.

Anzère, par exemple, était mise en avant comme la destination familiale. "C’était amener une nouvelle clientèle. Développer cette clientèle anglo-saxone, ça c’était vraiment intéressant pour nous", explique par exemple Mathieu Blanc, gérant d'un magasin de sport qui promettait des prix cassés pour les clients de la compagnie aérienne.

La station proposait aussi des rabais sur les logements, et même deux jours de ski gratuits pour les passagers de Powdair. Elle espère aujourd'hui pouvoir développer ce concept avec un autre partenaire.

Prise en charge "du début à la fin"

L’hiver dernier, la liaison inaugurée par Swiss avait amené 1200 passagers à Sion. Il s'agit d'une faible part de la clientèle hivernale, mais ce modèle de transport n'est toutefois pas négligeable, sous peine de voir les voyageurs s'envoler vers d'autres destinations.

"Aujourd'hui, les clients aiment changer. Ils aiment faire des séjours de plus en plus courts. (...) Ils veulent être pris en charge du début à la fin. En France ou en Autriche, ils ont un peu plus travaillé sur ces aspects là, ça draine plus de clients vers ces autres destinations", analyse Emmanuel Fragnière, professeur d'innovation à la HES-SO Valais.

Renouer avec PowdAir n'est pas exclu

A Sion, de nouveaux partenariats sont déjà à l’étude. Swiss va notamment doubler ses rotations cette saison.

Et renouer avec PowdAir l’an prochain n’est pas totalement exclu pour le président de la ville, Philippe Varone.

"Il faudra qu'on soit très prudents, qu'on obtienne les garanties financières (...). Mais que ce soit avec PowdAir ou avec un autre partenaire, je pense qu'on a véritablement suscité un intérêt, et que la mayonnaise va prendre à un certain moment", estime-t-il. L'élu précise avoir eu des discussions avec Swiss, Air Glacier, Buchard et d'autres acteurs touristiques locaux.

Céline Brichet/Nadia Esposito/jvia

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