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La reconnaissance vocale devient réalité au parlement valaisan

Le parlement valaisan développe actuellement un logiciel informatique de reconnaissance vocale. [Jean-Christophe Bott]
Après l'archivage de l'ensemble des mémoriaux l'an dernier, le parlement valaisan entre véritablement dans l'ère du numérique avec l'utilisation d'un logiciel de reconnaissance vocal. - [Jean-Christophe Bott]
Dès 2013, un logiciel informatique de reconnaissance vocale sera utilisé lors des sessions parlementaires valaisannes, afin de retranscrire et d'archiver automatiquement les débats.

La reconnaissance vocale fait son entrée au parlement valaisan dès 2013. La tâche de la mémorialiste s'en trouvera facilitée, sans que le poste ne soit supprimé. Et le projet ouvre la porte à de véritables archives sonores.

L'appellation "Mediaparl" cache deux aspects. Le premier est la mise en place d'un moteur de recherche sur le contenu audio-visuel des sessions parlementaires, explique Daniel Petitjean, responsable du projet. Le second est, à proprement parler, la reconnaissance vocale.

Interventions indexées

L'aspect technique est mis au point par une équipe de quatre personnes de l'institut de recherche en intelligence artificielle (Idiap) de Martigny (VS). D'ici mars 2013, le moteur de recherche devrait être opérationnel.

Toutes les retransmissions en direct des sessions parlementaires sur la télévision local Canal 9 passeront à travers ce filtre qui permettra d'indexer les interventions. Il suffira alors de taper un ou plusieurs mots pour que ceux-ci soient retrouvés parmi tous ceux prononcés et que les séquences télévisuelles correspondantes soient affichées à l'écran.

Masse de travail réduite

Et à partir de la première session parlementaire de la nouvelle législature en mai, les interventions des députés seront directement transcrites dans un programme de traitement de texte. Les parlementaires pourront littéralement "se voir parler".

Les mémoriaux des sessions seront ainsi beaucoup plus rapidement disponibles. Actuellement une mémorialiste réécoute les bandes sonores des sessions et écrit exhaustivement tout ce qui a été dit. Il faut compter une quarantaine de jours pour une session de cinq demi-journée. Le logiciel de reconnaissance vocale permettra d'effectuer ce travail en une semaine.

Le coût de l'ensemble du projet vocal est évalué à 750'000 francs. L'Etat du Valais prend 20% à sa charge, le reste est financé par la Loterie Romande. Le produit sera peut-être commercialisé dès 2014.

ats/aduc

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Logiciel déjà enrichi

Le logiciel n'arrive pas "nu" au Grand Conseil valaisan, a précisé le responsable du projet Daniel Petitjean. Il a déjà enregistré des débats de 2006 et 2009 des parlements du Valais, de Vaud, de Fribourg, de Genève, de Neuchâtel, de Bâle-Ville, de Berne, de Soleure et de Zurich.

Son vocabulaire est déjà riche de 6,7 millions de mots prononcés en français et 4,3 millions en allemand. Le dictionnaire actuel comporte 47'645 mots français et 112'787 mots allemand.

Le taux de reconnaissance est de 81%, qualifié de "très positif" par Daniel Petitjean. Et il va encore s'améliorer au fur et à mesure qu'il s'enrichira de nouveaux mots. Il espère approcher les 90% de reconnaissance à la fin 2013.

Le défi de la langue

Les parlementaires valaisans seront tous invités à passer un test de voix pour créer une sorte de "voicematon". Il permettra au programme de reconnaître immédiatement l'orateur mais aussi les accents ou même des mots de dialectes.

La langue sera sélectionnée en fonction de l'intervenant car la reconnaissance automatique par le logiciel n'est pas totalement résolue.

Les orateurs qui mélangent les deux langues lors de leurs interventions constituent encore un vrai défi. "Nous allons sensibiliser les députés à ce problème", a affirmé le responsable du projet Daniel Petitjean.