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La Pride romande aura lieu à Martigny en juillet, la troisième à se dérouler en Valais

En juillet, Martigny accueillera la Pride romande 2024, la troisième à se dérouler en Valais. [Keystone/LaPresse via AP - Cecilia Fabiano]
En juillet, Martigny accueillera la Pride romande 2024, la troisième à se dérouler en Valais / Le Journal horaire / 1 min. / le 20 avril 2024
La Pride 2024 se tiendra à Martigny (VS) du 19 au 20 juillet prochain. Avec son slogan "Soi-même, partout!", elle se veut un événement pour tous, personnes LGBTIQ+ ou non. Après 2001 et 2015 à Sion, la Pride de Martigny sera la troisième à se dérouler en Valais.

Le coup d'envoi de la Pride romande 2024 à Martigny sera donné le vendredi 19 juillet à 18h, avec un programme "light" et musical qui s'achèvera à 22h. Le menu du samedi 20 juillet sera plus chargé, avec notamment dès 15h la fameuse marche des fiertés dans les rues de la ville.

La parade partira de la place du Manoir et fera une boucle sur environ un kilomètre, a expliqué vendredi lors d'une conférence de presse Cindy Giroud, porte-parole de la Pride de Martigny. La partie officielle démarrera dès 17h, avec notamment la présence du conseiller d'Etat en charge de l'égalité Mathias Reynard.

Crowdfunding lancé

"Cela fait deux ans que nous travaillons sur cette Pride. C'est un défi immense", a confié Alexandre Ferchaud, vice-président de l'organisation.

Cela fait deux ans que nous travaillons sur cette Pride. C'est un défi immense

Alexandre Ferchaud, vice-président de l'organisation

Le budget global de la manifestation s'élève à un peu plus de 180'000 francs, dont environ la moitié est destinée à la sécurité et à la logistique. "Mais à l'heure actuelle, il manque encore 40'000 francs pour pouvoir le boucler", précise le vice-président.

Afin de réunir la somme, les organisateurs ont lancé un "crowdfunding", avec notamment une cuvée spéciale Pride de la cave Mandolé à Saillon. "Un produit emblématique de la région, et synonyme, comme la Pride, de convivialité, de partage et de joie de vivre."

Bénévoles bienvenus

A ce jour, quelque 80 personnes se sont portées volontaires pour travailler gracieusement pour la Pride 2024. "On est à trois mois de la manifestation, on a trouvé à peu près la moitié des bénévoles", se réjouit au micro de La Matinale Cindy Giroud, la porte-parole du comité d'organisation. "Et nous espérons réunir encore une centaine de bénévoles."

On est à trois mois de la manifestation, on a trouvé à peu près la moitié des bénévoles

Cindy Giroud, porte-parole du comité d'organisation

Quelque 10'000 visiteurs seront attendus en juillet. Un objectif atteint en 2022, lors de la Marche des fiertés à Bulle (FR). Quelque 35'000 personnes avait participé à celle de Genève en 2023.

>> Lire aussi : Plus de 10'000 personnes à la Marche des fiertés de Bulle

Troisième édition en Valais

Si la Pride est festive, elle se veut aussi une manifestation revendiquant "l'égalité, le dialogue et une meilleure compréhension des réalités de chacune et chacun". La volonté de la Pride romande 2024 est "d'instaurer une rencontre, un dialogue et un échange mutuels avec toutes les personnes, LGBTIQ+ ou non", souligne Cindy Giroud.

Ce sera la troisième fois que la Pride se déroule en Valais. En 2001, l'événement avait provoqué la polémique (lire encadré), alors que l'édition de 2015 s'était déroulée sans accroc.

>> Lire aussi : La Pride 2015 a attiré plus de 7000 personnes à Sion

fgn avec ats

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La polémique autour de la "Lesbian and Gay Pride & Friends" de 2001 à Sion

Du chemin a été parcouru depuis 2001, année durant laquelle a eu lieu la première Pride en terres valaisannes. Son organisation avait en effet fait couler beaucoup d'encre à l'époque.

>> La communauté LGBT en Valais à l'époque: :

La gay pride peut se dérouler à Sion sans choquer la population.
Les gays en Valais / Tout en région / 6 min. / le 16 février 2001

Une partie de la population étant pour et l'autre contre, estimant ce défilé comme une provocation envers une population conservatrice et catholique, une importante polémique avait vu le jour.

La commune de Sion avait indiqué que, selon elle, la population du chef-lieu ne souhaitait pas de Gay Pride dans ses rues, même s'il n'existait aucun moyen légal de l'interdire.

"Jeu diabolique"

L'évêque de Sion, monseigneur Norbert Brunner, avait quant à lui utilisé le terme de "jeu diabolique" pour qualifier la manifestation. Une association extrémiste, "RomanDit", proche d'Ecône, s'était alors créée, publiant dans le quotidien valaisan Le Nouvelliste une annonce hargneuse contre les homosexuels. Elle demandait aux autorités valaisannes d'interdire le rassemblement.

Au final, malgré une contre-manifestation qui n'avait attiré qu'une cinquantaine de personnes, la "Lesbian and Gay Pride & Friends" de Sion s'était déroulée sans accroc.

>> Retour en vidéo sur la première Pride valaisanne en 2001: :

Homosexualité et école
La Pride de Sion / Le Téléjournal / 6 min. / le 7 juillet 2001

Contrairement à celle de 2001, la Pride de 2015, à Sion encore, n'avait pas créé de remous. La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X n'avait finalement pas tenu de contre-manifestation comme elle l'avait prévu.

Si le partenariat enregistré entre personnes du même sexe (PACS) adopté en Suisse en 2005 avait été refusé par les Valaisannes et Valaisans à 55,2% (accepté au niveau fédéral à 58%), la population du canton avait accepté en revanche à 55,5% le mariage pour toutes et tous en 2021 (accepté au niveau fédéral à 64,1%). La preuve qu'en vingt ans les choses ont bougé en Valais.