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La commission de gestion valaisanne chargée de faire la lumière sur les Celliers de Sion

Le Grand Conseil valaisan veut élucider l’implantation controversée des Celliers de Sion (image d'illustration). [Les Celliers de]
Le Grand Conseil valaisan veut élucider l’implantation controversée des Celliers de Sion / Le 12h30 / 2 min. / le 17 juin 2023
Le Grand Conseil valaisan a décidé vendredi de mandater la commission de Gestion pour élucider l'implantation controversée des Celliers de Sion. Un récent avis de droit estime que ce bâtiment oeuno-touristique inauguré en 2017 n'aurait jamais dû voir le jour.

Selon le juriste Jacques Dubey, un expert mandaté par le Conseil d'Etat, ni la construction ni l'exploitation du bâtiment en bordure de vignes n'aurait dû être autorisées, car il se trouve sur une zone agricole protégée.

>> Lire en détail : L'oenoparc des Celliers de Sion a été construit illégalement, tranche un juriste

En ce sens, sa vocation ne peut pas être purement commerciale. Or c'est précisément ce qui lui est reproché. Pour le professeur de droit, la commission cantonale des constructions, chargée d'accepter ou non le projet, aurait gravement outrepassé la loi en délivrant l'autorisation.

Soupçons de népotisme

La commission de gestion va devoir comprendre pourquoi et comment ces Celliers ont tout de même été construits. Les interrogations sont nombreuses et certains députés soupçonnent du népotisme.

Philippe Varone, actuel président de Sion et ancien président de la cave co-fondatrice de l'oenoparc, est en effet de la même famille que l'architecte du projet, Pascal Varone. Ce dernier était lui-même à l'époque à la tête de ladite commission cantonale de construction. L’impartialité de l’organe est donc remise en question, même si son président s'est récusé dans le cadre du dossier des Celliers de Sion.

D'autres questions ont été soulevées lors des débats au Grand Conseil vendredi. Est-ce que la loi est applicable de la même manière pour toutes et tous? Et quelle est la crédibilité de cette commission de construction pointée du doigt? L'enjeu est de taille puisqu'il touche à l'aménagement du territoire, un sujet qui fait régulièrement débat en Valais.

Possible instruction

Pour le Conseil d'Etat, la controverse n'a pas lieu d'être. Entre-temps, le bâtiment des Celliers de Sion a été remis en conformité. Il est désormais davantage une cave et un lieu de dégustation qu'un restaurant et un magasin.

Reste qu'en plus du rapport attendu de la commission de gestion, un volet pénal pourrait également s’ouvrir, selon le quotidien le Nouvelliste. Le ministère public évaluera si les soupçons d'infraction sont suffisants. Si oui, une instruction sera ouverte.

Diana-Alice Ramsauer/asch

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