Yvan Bourgnon a retrouvé la terre ferme il y a une dizaine de jours, après avoir effectué à bord d'un petit catamaran le passage du Nord-Ouest, une voie de navigation de 7500 kilomètres pour relier le Pacifique à l'Atlantique, en passant par les eaux gelées de l'Arctique.
"Je ne vois pas où je peux mettre le curseur plus haut. J'ai le sentiment d'avoir atteint mon Everest", explique-t-il mercredi dans La Matinale de la Première.
"C'est la nature la plus profonde, la plus dure qu'on puisse imaginer", raconte-t-il. D'autant plus que l'aventure s'est compliquée: "les tempêtes sont arrivées, les glaces ont été plus bloquantes...".
Découvrir la peur
La peur fait-elle partie du voyage? "Dans une tempête, elle arrive soit juste avant, soit juste après l'événement. Dans les glaces, tu as le temps de gamberger, la peur monte... c'est un sentiment que je ne connaissais pas par le passé", décrit-il.
Nez à nez avec un ours polaire, dans "l'impossibilité de se mettre à l'abri, de se réchauffer", il explique que le téléphone satellite qui lui a permis d'appeler ses proches l'a réconforté.
Un parcours ouvert par le changement climatique
Par son périple, Yvan Bourgnon voulait également sensibiliser au réchauffement climatique. "Je n'aurais jamais pu emprunter ce parcours il y a 10 ans, car il y avait 80% de glace".
A son retour, le navigateur neuchâtelois a décidé de tourner la page "catamaran" et de se consacrer davantage à la protection des océans. "Il y aura toujours de l'aventure, mais elle n'est pas toujours synonyme de risque extrême", lance-t-il.
Propos recueillis par Yann Amedro
jvia