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Les cloches qui sonnent le dernier tour de piste aux Jeux olympiques sont fabriquées en Suisse

Aux Jeux olympiques, les cloches qui sonnent le dernier tour de piste sont suisses. Visite chez le fondeur qui les produit.
Aux Jeux olympiques, les cloches qui sonnent le dernier tour de piste sont suisses. Visite chez le fondeur qui les produit. / 19h30 / 2 min. / le 7 février 2024
Les cloches olympiques, qu'on fait sonner pour indiquer aux athlètes l'entrée dans le dernier tour de piste, sont produites à La Chaux-de-Fonds. Fournies par Omega, chronométreur officiel des JO, elles sont fabriquées dans une petite fonderie familiale au savoir-faire artisanal.

Une puissante odeur de cuivre, une chaleur saisissante et des murs noirs de suie: voilà à quoi ressemble la fonderie Blondeau, une entreprise familiale fondée il y a plus de 100 ans à La Chaux-de-Fonds.

Et peu de choses ont changé depuis un siècle. Dans le four, la masse est chauffée jusqu'à 1200 degrés, le point de fusion du bronze. Et lorsque la cloche est martelée à la sortie du moule, le moment est critique, il faut veiller à éviter toute imperfection. Le souci du détail est d'autant plus important lorsque le client n’est autre que les Jeux olympiques.

Un rôle bien précis

Cela fait désormais trois générations que la fonderie produit des cloches pour les Jeux olympiques d’hiver et d’été. Des cloches qui ont un rôle bien précis et qui participent à la dramaturgie des joutes: elles résonnent pour indiquer aux athlètes qu'ils entrent dans le dernier tour de piste.

"Petits, on regardait les Jeux olympiques pour pouvoir voir la cloche que notre père avait faite. C’était souvent très rapide (...) Cela me faisait quelque chose de voir un objet confectionné par notre père vu par des millions de personnes", se remémore Aloïs Huguenin, propriétaire de la fonderie, dans le 19h30.

La fonderie Blondeau, une entreprise artisanale mise en lumière aux JO. [RTS]
La fonderie Blondeau, une entreprise artisanale mise en lumière aux JO. [RTS]

Le jeune homme de 29 ans est fier de perpétuer la tradition, mais il doit s’accrocher, car le travail est difficile. En effet, très peu de fonderies de cloches subsistent en Suisse. "Il y a des moments qui sont très frustrants dans les étapes de la confection d'une cloche. Pour le moral, ce n'est pas évident, surtout qu’au début, quand j’ai repris la fonderie, j’étais vraiment tout seul", confie-t-il.

Un objet de tradition

Les cloches sont commandées directement par Omega, le chronométreur officiel des Jeux olympiques. Pour la marque, il était important de continuer à proposer cet objet de tradition dans l’équipement qu’elle fournit pour les jeux, explique Alain Zobrist, responsable de projet chez Omega.

"Aujourd’hui, on a des caméras informatiques très sophistiquées, on travaille avec l'intelligence artificielle. Et la cloche, c’est comme un hommage, un témoignage pour notre histoire, pour indiquer d'où on vient et comment nos artisans faisaient autrefois", ajoute-t-il.

Pour les JO de Paris, ce sont une trentaine de cloches de la fonderie Blondeau qui sonneront le moment critique des épreuves. Mais impossible de savoir pour l'instant à quoi elles ressemblent exactement: leur forme est gardée jalousement secrète jusqu’au début des jeux.

hkr avec SRF et Mathieu Lombard

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