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Cinquante notices biographiques pour valoriser les Neuchâteloises

Cinquante notices biographiques pour valoriser les neuchâteloises. [Keystone str]
Neuchâtel veut mieux inclure les femmes dans l'espace public / La Matinale / 1 min. / le 6 mars 2024
La Ville de Neuchâtel publie, en collaboration avec l’Université de Neuchâtel, 50 notices biographiques originales consacrées à des femmes ou groupes sociaux, comme les ouvrières Suchard. Ce projet vise à favoriser une meilleure représentation féminine dans l'espace public. Une douzaine de noms de rues ou de places vont prochainement se féminiser.

"Les femmes doivent se réapproprier l'espace public qui leur appartient aussi. Actuellement, 7% de noms de rues sont féminins à Neuchâtel et souvent il s'agit de princesses du Moyen-Age ou de saintes", a déclaré mardi Nicole Baur, conseillère communale en charge de la formation et de la famille.

Dans le cadre de réflexions entamées en 2018 avec l’attribution d’une place dédiée à Tilo Frey, la Ville a mandaté l’Institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel pour constituer une liste de 50 personnalités féminines remarquables ou représentatives de la diversité des parcours de vie.

Avec ces nouvelles notices, le public pourra découvrir des politiciennes, des artistes, des militantes, des écrivaines, des ouvrières, des migrantes ou des paysannes. Des destins remarquables comme ceux de l’aventurière Cilette Ofaire, de la mathématicienne Sophie Piccard ou de la championne de natation en eaux libres Marthe Robert ont été mis notamment au jour.

Les marmettes, les maraîchères en provenance du Vully, les pinceleuses qui, au 18e siècle, appliquaient des colorants sur les toiles d'indiennes, ou les ouvrières de l'usine Suchard n'ont pas été oubliées. Si certaines femmes, recensées dans les notices, sont connues comme les écrivaines Agota Kristof ou Anne-Lise Grobéty, un travail de recherche important a été nécessaire pour trouver la plupart d'entre elles, qui étaient restées dans l'ombre.

Doubler le nombre de rues dédiées à des femmes

"Une des grandes difficultés était précisément de retrouver la trace de personnes apparaissant en creux dans les fonds d’archives", a expliqué Kristina Schulz, directrice de l’Institut d’histoire.

Outre les archives classiques, les chercheuses ont fait appel notamment aux recherches antérieures et aux archives de la vie ordinaire pour exhumer ces destins. "On a souhaité avoir une diversité de femmes, qui ont marqué l'histoire ou qui ont été marquées par celle-ci sur plusieurs siècles", a précisé la chercheuse Fiona Silva.

Pour entrer dans les notices, les femmes devaient aussi être décédées depuis plus de cinq ans. La liste n'est pas exhaustive et devrait être complétée à l'avenir.

Publications régulières

Les notices seront publiées chaque semaine dans le journal communal N+ avec un portrait illustré par la dessinatrice Agathe Borin. Elles seront aussi disponibles sur le site de la Ville.

En s'appuyant sur ces recherches, la Ville prévoit de continuer de féminiser le nom des rues, après avoir l'an dernier attribué le nom d'Agota Kristof à une place au sud du Collège latin. "Une douzaine de places ou de rues le seront assez prochainement", a déclaré Thomas Facchinetti, conseiller communal en charge de la cohésion sociale.

Les noms féminins seront donnés à l'occasion de la création de nouveaux quartiers ou pour baptiser des espaces informels qui ne sont pas nommés. Avec la fusion avec Valangin, Corcelles-Cormondrèche et Peseux, "il y a aussi plusieurs doublons dans le nom des rues. On pourrait les renommer dans certains cas", a ajouté Thomas Facchinetti.

ats/miro

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