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La justice genevoise annule la sanction du gouvernement dans l'affaire Adeline

L'entrée de la prison de Champ-Dollon, dans le canton de Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La justice genevoise annule la sanction du gouvernement dans l'affaire Adeline / Le Journal du matin / 1 min. / le 7 septembre 2016
La justice genevoise a annulé la sanction prise en 2015 par le Conseil d'Etat à l'encontre de l'ancienne directrice du Service d'application des peines et mesures (SAPEM) dans l'affaire Adeline.

"A l'instar de l'enquête administrative rendue fin 2015, la chambre conclut que l'intéressée n'a pas enfreint ses devoirs de service et que l'appréciation de la dangerosité du détenu a été erronée mais non fautive", indique le pouvoir judiciaire mardi.

La fonctionnaire avait validé en 2013 la sortie de Fabrice A., meurtrier présumé de la sociothérapeute qui l'accompagnait (voir encadré). Elle avait été rétrogradée au statut d'employée en période probatoire pour une durée de 2 ans, décision contre laquelle elle avait fait recours.

Arguments du Conseil d'Etat

Les pièces figurant au dossier du meurtrier présumé auraient dû pousser la directrice du SAPEM à avoir de "sérieux doutes" sur la dangerosité du détenu, avait alors estimé le Conseil d'Etat. Le gouvernement avait jugé qu'en conséquence le programme de sorties accompagnées ne pouvait être autorisé par ses soins.

La décision de la Chambre administrative genevoise intervient moins d'un mois avant l'ouverture du procès de Fabrice A.

tmun

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Le rappel des faits

Le drame s'est produit le 12 septembre 2013 alors que Fabrice A., violeur récidiviste détenu au centre de La Pâquerette, effectuait une sortie thérapeutique en compagnie d'Adeline, une sociothérapeute de 34 ans. Ils avaient rendez-vous dans un centre équestre à Bellevue, dans le canton de Genève.

Après avoir tué son accompagnatrice, Fabrice A. s'est rendu directement en Pologne avec la voiture de la sociothérapeute. Il a été arrêté après quatre jours de cavale à frontière germano-polonaise. Fabrice A. a ensuite passé plusieurs semaines dans une prison polonaise avant d'être extradé vers Genève.

Le procès de Fabrice A. se tiendra du 3 au 14 octobre prochain à Genève. Le meurtrier présumé devra répondre d'assassinat, de contrainte sexuelle, de séquestration et de vol. Les débats dureront deux semaines

Pas de commentaire du Conseil d'Etat

Pour sa part, le Département de la sécurité ne commente pas une décision de la justice, a fait savoir sa porte-parole. "Le Conseil d'Etat étudiera l'opportunité de faire recours", a-t-elle précisé.