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La commission d'enquête genevoise sur Adeline coûte plus cher qu'ailleurs

GE: l’enquête parlementaire sur l’affaire Adeline a coûté près d’un million de francs
GE: l’enquête parlementaire sur l’affaire Adeline a coûté près d’un million de francs / 19h30 / 2 min. / le 13 juillet 2016
Les travaux de la commission d'enquête parlementaire genevoise sur l'affaire Adeline vont coûter un million de francs. Ce montant est bien plus élevé que dans les autres cantons, a comparé la RTS.

Quinze députés du Grand Conseil genevois se penchent depuis mars 2015 sur l’affaire Adeline, une socio-thérapeute tuée en septembre 2013  alors qu’elle accompagnait un détenu du centre La Pâquerette lors d’une sortie. Plus de 200 heures de séances ont été nécessaires à la commission d’enquête parlementaire dont les travaux auront coûté au total près d’un million de francs, selon une information du quotidien Le Temps.

>>Lire: L'enquête parlementaire sur l'affaire Adeline coûtera un million de francs

"C’est un chiffre important parce que, de mémoire, c’est quand même 20% du budget du Grand conseil. Donc ce n’est pas anodin", a déclaré à la RTS François Lefort, député vert.

"La vie n’a pas de prix. Si on peut résoudre et empêcher de nouveau un tel drame, je pense qu’un million ou deux millions pour moi ça ne me dérangera absolument pas", estime pour sa part le député MCG Jean-Marie Voumard, président de la commission d'enquête parlementaire.

Diminuer le nombre de députés

Plusieurs cantons romands ont eu recours récemment à des commissions d’enquête parlementaire pour investiguer sur des dysfonctionnements au sein des services publics, avec des coûts au final moins élevés qu’à Genève.

L'enquête sur le Réseau Santé Valais a ainsi coûté 180'000 francs, celle à Neuchâtel sur l'affaire Hainard 200'500 francs et celle sur le Pont de la Poya à Fribourg 220'000 francs.

"Nous avons une commission d’enquête parlementaire qui est saisie d’une affaire très chargée émotionnellement. C’est pas un pont ou un réseau de santé. C’est clair qu’elle nécessite sûrement beaucoup plus de temps," admet François Lefort.

"Mais vous avez l’exemple de commissions d’enquête parlementaires qui ont certainement été dans ces cantons-là rapides, centrées et efficaces. Donc je pense qu’à Genève on peut aussi faire des commissions d’enquête parlementaires d’un coût plus raisonnable" estime le député vert qui propose de diminuer le nombre de députés dans les commissions d’enquête.

Deux fois plus cher qu'ailleurs

Mais si l’enquête genevoise coûte cher, c’est aussi parce que ses élus coûtent relativement cher. Pour ne comparer qu’une demi-journée de travail en commission, les Genevois reçoivent une indemnité de présence de 440 francs contre 220 à Fribourg, et 200 francs dans les cantons du Valais et de Neuchâtel.

"Genève est une ville internationale. La vie est beaucoup plus chère que dans les cantons du Valais ou du Jura. On peut se poser aussi la question de savoir pourquoi les avocats à Genève prennent un certain tarif par heure alors que dans le Jura et le Valais c’est beaucoup moins beaucoup moins", note Jean-Marie Voumard.

Elsa Anghinolfi/vkiss

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