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L'organisation de la prison de la Brenaz (GE) pointée du doigt

La prison de la Brenaz, à Genève. [Martial Trezzini]
Un détenu de la Brenaz (GE) a tenté de s'évader en rejoignant l’hôpital / Le Journal du matin / 2 min. / le 14 janvier 2016
Après la tentative d'évasion d'un détenu de la Brenaz la semaine dernière à Genève, l’organisation de la prison, dont la directrice est en congé maladie, a appris la RTS, est critiquée.

Un détenu de la Brenaz a tenté de s’évader la semaine dernière, à Genève, lors de sa conduite à l’hôpital par des agents privés. Il possédait sur lui deux sprays au poivre, un couteau suisse, un téléphone portable et les clés de ses menottes.

Le Ministère public a ouvert une enquête. Trois gardiens seraient particulièrement visés et pour l'heure la négligence lors des fouilles de la prison est privilégiée. Même si aucune piste n’est aujourd’hui  exclue.

Au bénéfice d’un certificat médical, le trentenaire, déjà auteur d’une tentative d’évasion en 2014, n’a pas été passé au détecteur de métal. Il n’a pas non plus fait l’objet d’une fouille dite de mise à nu, comme l'exige une directive interne. Selon nos informations, aucun cadre n'était présent pour vérifier les gestes réalisés par un gardien en formation, coaché par deux gardiens plus chevronnés.

Problèmes d'organisation dénoncés

Plusieurs sources du milieu carcéral dénoncent des problèmes d’organisation à la Brenaz, cet établissement d’exécution de peines, dont l’extension a été ouverte à l’automne par le conseiller d'Etat Pierre Maudet.   

La directrice et le gardien chef sont absents depuis plusieurs mois pour raison de santé. Selon un proche du dossier, la directrice aurait même donné sa démission. Le Département de la Sécurité réfute toute vacance de postes.

L’enquête en cours devra déterminer la manière dont le détenu s’est procuré son matériel et la raison pour laquelle il n’était pas convoyé par des policiers. De plus, les agents privés l’auraient menotté aux pieds, un acte rarissime dans le convoyage, réservés aux dangereux prisonniers.

Le problème n'est pas genevois

Le métier de directeur de prison s'est considérablement durci, comme le confirment plusieurs directeurs en poste ou retirés des affaires.

>>> Ecoutez le sujet de Laetitia Guinand dans l'émission Forum:

>>> Ecoutez l'interview de Benjamin Brägger, consultant et expert en exécution des sanctions, dans l'émission Forum:

Laetitia Guinand/lgr

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