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De nouvelles mesures prises à Genève après le meurtre d'Adeline

GE- Le rapport sur les manquements qui ont conduit à la mort d'Adeline est accablant
GE/ Le rapport sur les manquements qui ont conduit à la mort d'Adeline est accablant / 19h30 / 2 min. / le 9 octobre 2013
En présentant mercredi les conclusions de l'enquête administrative suite à l'affaire Adeline, le gouvernement genevois a mis le doigt sur de nombreux dysfonctionnements et pris de nouvelles mesures.

Les conclusions de l'enquête administrative ouverte après le meurtre d'Adeline début septembre ont dévoilé mercredi de nombreux dysfonctionnements au centre de La Pâquerette et au Service d'application des peines et mesures (Sapem), dont la directrice n'est plus en poste depuis mercredi midi.

Manque d'expertise externe au Sapem

Selon Bernard Ziegler, l'expert nommé par le Conseil d'Etat genevois pour conduire l'enquête administrative sur ce drame, la décision de sortie accompagnée ne pouvait simplement pas être autorisée au moment où elle a été prise.

Le Sapem aurait dû ordonner une expertise externe sur Fabrice A., puis saisir la commission d'évaluation de la dangerosité, avant de donner son feu vert à un plan de sorties, comme la loi l'exige.

Il n'a pas non plus fait remonter le dossier au chef du département de la sécurité, a souligné Bernard Ziegler.

Les erreurs de La Pâquerette

La Pâquerette, cette unité de resocialisation des criminels dangereux, "n'a pas fait tout juste non plus", a relevé l'auteur de l'enquête.

L'établissement se voit reprocher d'avoir élaboré seul le programme de sorties de Fabrice A., sans tenir compte d'éléments cruciaux.

La Pâquerette n'a pas non plus procédé à une pesée d'intérêt entre l'aspect thérapeutique de sa mission d'un côté et la protection de la collectivité et de son personnel de l'autre.

L'institut a notamment autorisé Fabrice A. à acheter un outil pour curer les sabots comportant un crochet et une lame de 20 centimètres.

Plusieurs mesures déjà prises

Ce rapport ne sera pas sans conséquences. Une procédure a été initiée à l'encontre de la directrice du Sapem, a annoncé le chef du département de la sécurité Pierre Maudet, ajoutant qu'elle n'est désormais plus en poste.

Le gouvernement a aussi demandé aux Hôpitaux universitaires de Genève d'examiner les éventuelles responsabilités de la directrice de La Pâquerette.

Par ailleurs, de nombreuses procédures seront désormais systématisées, notamment les expertises externes validant l'octroi d'élargissement du régime du prisonnier et l'évaluation de la dangerosité des détenus.

Les excuses du gouvernement

Le président du gouvernement genevois, Charles Beer, s'est lui adressé notamment à la famille d'Adeline lors de la présentation de l'enquête administrative.

"L'Etat a failli dans sa mission de protection de ses collaborateurs. Au nom de l'Etat, je présente mes excuses à la famille d'Adeline", a-t-il déclaré.

ats/gchi

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Rappel des faits

- Jeudi 12 septembre, 15 heures: la police genevoise est avertie de la disparition d'Adeline, une sociothérapeute de 34 ans, et de Fabrice A., un violeur récidiviste détenu au centre de La Pâquerette. Les deux personnes avaient rendez-vous dans la matinée pour une thérapie dans un centre hippique de la commune de Bellevue (GE).

- En début de soirée, la police localise Fabrice A., rapidement devenu le principal suspect de la disparition, près de Bâle mais n'arrive pas à l'intercepter.

- Vendredi 13 septembre: le corps d'Adeline est retrouvé sans vie près du club hippique.

- Samedi 14 septembre: un mandat d'arrêt international est lancé contre le meurtrier présumé.

- Dimanche 15 septembre: Fabrice A., meurtrier présumé, est arrêté en Pologne où il détenu à ce jour. Dans le véhicule conduit par Fabrice A., les policiers découvrent notamment un couteau qui a été acheté à Genève le jour du drame et qui aurait servi au meurtre.