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La justice genevoise donne des précisions sur l'affaire Adeline

La police et la justice genevoise éclaircissent le meurtre d'Adeline
La police et la justice genevoise éclaircissent le meurtre d'Adeline / 12h45 / 1 min. / le 20 septembre 2013
Fabrice A. était déjà en Pologne le lendemain de sa fuite à Genève, prouve une contravention retrouvée dans le véhicule utilisé par le meurtrier présumé d'Adeline, a révélé vendredi la justice genevoise.

La police genevoise a été alertée juste avant 15 heures le jeudi 12 septembre de la disparition d'Adeline et de Fabrice A. et un couteau, arme du crime présumée, a été retrouvé dans le véhicule utilisé par le violeur récidiviste, ont indiqué vendredi le chef de la police judiciaire François Schmutz et le procureur général Olivier Jornot, lors d'une conférence de presse vendredi  à Genève.

Parmi les documents retrouvés dans le véhicule utilisé par Fabrice A. figure aussi une contravention de la police polonaise datée du vendredi 13 septembre, à 15h04, soit le lendemain du meurtre. François Schmutz a aussi précisé que le couteau retrouvé en Pologne est celui qui a été acheté à Carouge (GE) le jour du drame.

Déroulement précisé

Précisant le déroulement des faits, le chef de la police judiciaire a indiqué que les forces de l'ordre ont été avisées par la direction du Service d'application des peines et mesures à 14h59 et qu'une alarme nationale et internationale a été lancée à 16 heures, alors que le détenu et sa thérapeute étaient attendus au centre équestre à 11 heures ce 12 septembre. François Schmutz n'a pas donné de précisions qui expliqueraient le délai entre le rendez-vous manqué et la première alerte.

L'enquête s'est focalisée sur les téléphones portables professionnel et privé d'Adeline. Les premiers résultats obtenus jeudi à 16h45 ont permis de localiser le téléphone privé près de Soleure à 14h07, puis dans la région de Bâle à 15h01. C'est cet appareil qui a entraîné une intervention dans un établissement en Allemagne vendredi 13 septembre. L'opération a seulement permis de retrouver les deux téléphones abandonnés (lire: Vaine opération policière pour retrouver le fugitif près de Bâle).

Caryl Bussy

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"Humanisme ne doit pas rimer avec naïveté", selon Pierre Maudet

L'Etat devra rendre des comptes à la suite de l'assassinat d'Adeline, a indiqué vendredi Pierre Maudet, dans une interview au Matin et à la Tribune de Genève.

Le chef du Département de la sécurité, qui a repris la responsabilité du centre de réinsertion des grands délinquants de la Pâquerette, indique que le règlement sera le même qu'à la prison de Champ-Dollon.

"Les sorties et les contacts avec l'extérieur ont été supprimés" et les pensionnaires ne disposeront plus de la "libre utilisation du téléphone et l'accès à Internet".

Pour le ministre, les pensionnaires du centre "sont d'abord des détenus et ensuite des patients, contrairement à l'approche qui semble avoir prévalu jusqu'ici".

Si Pierre Maudet ne remet pas en cause l'existence de la Pâquerette, il estime qu'"humanisme ne doit pas rimer avec naïveté".

Il ne comprend toujours pas pourquoi un violeur récidiviste a été autorisé à effectuer une sortie avec une femme seule. "La victime était certes expérimentée et reconnue comme telle", mais "l'avoir laissé sortir seule est une insulte au bon sens. Je suis choqué".

La famille réclame l'intimité pour les obsèques

La famille d'Adeline et ses proches ont fait part vendredi par l'intermédiaire de la police genevoise de leur souhait de pouvoir se recueillir dans la dignité et la tranquillité lors des obsèques de la jeune femme assassinée jeudi 12 septembre.

Les représentants des médias comme le grand public sont invités à respecter l'intimité de la famille, des proches et des habitants du village d'Avusy.

Un dispositif de circulation et de régulation sera mis sur pied.

Extradition pas encore déposée

Le procureur général Olivier Jornot a indiqué que l'enquête pénale ne porte pas sur la gestion de la sortie de Fabrice A. par le centre de la Pâquerette. Ce sera à l'enquête administrative de le faire.

La procédure pénale ouverte à Genève pour séquestration, enlèvement et assassinat devra déterminer si l'auteur a planifié son acte.

La demande d'extradition est toujours en cours d'élaboration à Berne et on ignore quand Fabrice A. sera de retour en Suisse.

L'opération pourra prendre quelques semaines à quelques mois, si le meurtrier présumé conteste son extradition.

Pour le moment, la justice genevoise ne dispose d'aucune confirmation que Fabrice A. aurait demandé à revenir en Suisse, contrairement à certaines informations de presse.

Fabrice A. est détenu depuis dimanche 15 septembre dans la ville polonaise de Szczecin.