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Genève veut plus de moyens pour lutter contre les violences faites aux femmes

Un rassemblement dénonçant les violences faites aux femmes (image d'illustration). [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Le canton de Genève dresse le bilan des mesures mises en place pour lutter contre les violences sexistes / Le 12h30 / 1 min. / le 18 novembre 2022
Alors que les violences à l'encontre des femmes ne reculent pas depuis plusieurs années, le canton de Genève a dressé vendredi un bilan en demi-teinte du plan de mesures adopté il y a plus de quatre ans et souhaite davantage de moyens pour lutter contre ce fléau.

Il reste beaucoup de travail, a déclaré la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet vendredi devant la presse. Les quelque 4,8 millions de francs de subventions pérennes accordées par le canton pour la lutte contre les violences contre les femmes ne sont pas suffisants, a constaté la cheffe du département des finances et des ressources humaines (DF).

Les violences domestique représentent la moitié des violences dans le canton et elles ne reculent pas depuis plusieurs années. En 2021, on dénombrait plus de 680 réquisitions auprès de la police.

A l'heure de tirer le bilan de la législature 2018-2023 sur ce plan de lutte, Nathalie Fontanet met en évidence un chiffre: une violence sur deux commises dans le canton est une violence domestique. Face à cette inquiétante proportion, "il est essentiel de continuer à agir", a-t-elle relevé.

Le seul canton avec un dispositif d'écoute anonyme

Le Conseil d'Etat a fait de la lutte contre les violences envers les femmes une priorité. La magistrate a rappelé les principales mesures mises en place pendant ces cinq dernières années. Parmi celles-ci: la création d'une ligne téléphonique accessible en tout temps (0840 110 110).

Genève est le seul canton à disposer d'un tel dispositif d'écoute anonyme et d'orientation, a précisé Nathalie Fontanet. Des discussions sont en cours pour mettre en place une telle ligne au niveau fédéral, a-t-elle précisé. En 2021, la ligne genevoise a répondu à 277 appels, provenant en grande partie de victimes (51%), de témoins (27%) et de quelques auteurs de violences (2%).

De vastes campagnes de prévention, qui sont visibles dans les transports publics, seront étendues aux bureaux de poste. Le canton a aussi mis en place un programme de prévention du harcèlement sexuel au travail, une formation en ligne obligatoire pour tout le personnel de l'Etat. Ce module a été mis à disposition des entreprises. Au total, 56 PME ont été accompagnées dans ce processus.

La sensibilisation renforcée

La sensibilisation a aussi été renforcée au sein de la police genevoise par le biais de formations continues sur le sujet. L'Etat finance également une démarche de labellisation des lieux de fête et de nuit et soutient un projet de formation et de sensibilisation du personnel des maisons de quartier.

Nathalie Fontanet a relevé la mise en place en collaboration avec le Foyer Arabelle d'une nouvelle prestation d'accompagnement social pour les victimes de violences domestiques hébergées temporairement à l'hôtel ou chez des proches. Ce service, qui fonctionne bien, sera pérennisé, a assuré la conseillère d'Etat.

Le Conseil d'Etat va aussi soutenir la création de dix logements-relais supplémentaires pour les femmes victimes de violences. Ces places s'ajouteront aux 25 à 35 places qui existent déjà. Ces appartements-relais complètent les places à disposition dans les différents foyers du canton.

ats/boi

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