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Fin de législature sous "tension" à l'exécutif de la ville de Genève

L'invitée de La Matinale (vidéo) - Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève
L'invitée de La Matinale (vidéo) - Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève / La Matinale / 11 min. / le 13 mai 2019
Sandrine Salerno s'apprête à prendre pour la troisième fois les fonctions de maire de Genève le 1er juin, alors que la ville et le canton sont au coeur de plusieurs crises. "Ce n'est pas simple, mais la politique, et la vie en général, non plus", reconnaît-elle.

Avec les affaires qui secouent la Ville, la marque de Genève devient-elle lourde à porter? "Non, c'est un plaisir. Mais un plaisir qui devient parfois un peu compliqué", répond Sandrine Salerno, invitée lundi de La Matinale, et qui endossera pour la troisième fois les habits de maire le 1er juin prochain.

Elle reconnaît toutefois qu'avec plusieurs collègues sous enquête et/ou sous audit, l'ambiance au Conseil administratif de la Ville n'est pas idéale. "On est en fin de législature, il y a beaucoup de candidats à nos successions respectives qui sont membres du Conseil municipal, donc cela exacerbe les tensions, que nous avons eues très nombreuses (...). Je ne vais pas mentir et dire qu'on est dans la totale euphorie et le plaisir de la fin", estime la socialiste. Pour rappel les élections genevoises sont prévue au printemps 2020.

"Réactions à chaud"

"Une des difficultés que les politiques et les médias connaissent aujourd'hui de manière exacerbée, c'est que, dans un monde qui va de plus en plus vite, on réagit à chaud, sans avoir les tenants et les aboutissants (...). On a parfois le sentiment qu'on se laisse emporter par le courant de la réaction immédiate", analyse-t-elle.

Après douze ans au Conseil administratif, Sandrine Salerno s'apprête à quitter la politique, mais elle ne s'avoue pas déçue ou découragée et dit même "sa chance" d'avoir occupé ses fonctions pendant trois législatures. Quant aux affaires en cours, "on est tous adultes, on sait faire face à l'adversité. On sait aussi privilégier l'intérêt public et pas se focaliser sur nos destins individuels. Ce n'est pas simple, mais la politique et la vie en général, non plus", juge-t-elle.

Fraude électorale et notes de frais

Interrogée sur les soupçons de fraude électorale récemment dévoilés, alors que le canton s'apprête à voter sur neuf objets fédéraux et cantonaux, Sandrine Salerno dit "attendre de voir ce que dit le Ministère public". "De ma part, cela serait inconséquent et même grave de commenter des faits que je n'ai appris que par les journaux", ajoute-t-elle.

Quant à l'affaire des notes de frais, qui éclabousse le Conseil administratif, elle rappelle que l'exécutif genevois "a opté pour un système plus coercitif" depuis le mois de novembre. "Vu l'émotion et les questions légitimes qu'il y a eu autour des frais des membres du Conseil administratif, on est un peu plus regardants sur le bien fondé de la dépense", souligne-t-elle. C'est donc elle, en tant que responsable des Finances, qui s'occupe désormais du contrôle, auquel elle reconnaît "un côté un peu intrusif".

Propos recueillis par Ludovic Rocchi

Adaptation web: Jessica Vial

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