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"Servir le gouvernement, c'est aussi pouvoir être là pour les difficultés"

La chancelière genevoise Michèle Righetti. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La chancelière genevoise Michèle Righetti s'exprime sur les controverses politiques qui entourent le canton / Forum / 11 min. / le 21 mars 2019
La chancelière genevoise Michèle Righetti a pris ses fonctions en 2018 dans un contexte politique chahuté. Elle confie dans l'émission Forum que la période a été agitée mais que "le gouvernement fonctionne."

L'affaire des voyages de Pierre Maudet a éclaté au moment de l'entrée en fonction de la nouvelle chancelière en mai 2018, entraînant plusieurs réorganisations des départements au sein du gouvernement genevois.

Et depuis plusieurs semaines, les notes jugées élevées de la précédente chancelière Anja Wyden Guelpa interrogent.

Dans la première interview qu'elle donne depuis son entrée en fonctions, Michèle Righetti estime malgré tout, dans l'émission Forum, que "le canton se porte bien dans le sens où les dossiers avancent et le gouvernement fonctionne." Malgré les événements qui ont émaillé la rentrée 2018, "le Conseil d'Etat a montré qu'il avait empoigné différents dossiers importants pour le canton (...) C'est une période qui a été agitée, mais je crois que le bilan du gouvernement est là."

Revenant sur la crise autour de l’affaire Maudet, la chancelière raconte: "c'est une affaire qui a démarré en mai, mais c'est à fin août qu'on a réalisé la difficulté qu'allait traverser le canton."

"Je n'ai aucun regret!"

Michèle Righetti reste cependant totalement positive: "Je ne crois pas qu'on n'accepte un poste que par beau temps. Quand on accepte de servir le gouvernement et d'assumer l'état-major du gouvernement, c'est aussi pour pouvoir être là pour les difficultés, appuyer le gouvernement dans ce cadre-là. Je n'ai aucun regret!"

Mais "le travail était effectivement difficile, dans le sens qu'il y avait une crise importante au niveau politique", reconnaît-elle. "Et l'enjeu, c'était vraiment de garantir la solidité institutionnelle. Il y avait une préoccupation des équipes et de la chancellerie d'être à la hauteur pour fournir les bonnes réponses au bon moment pour faire face à ces enjeux institutionnels."

Pas d'interdiction de voyager

Michèle Righetti a succédé à Anja Wyden Guelpa, qui était une chancelière très visible. Elle a voyagé même plus que les conseillers d'Etat entre 2010 et 2018 et cette activité soulève des critiques.

La nouvelle chancelière affirme cependant qu'elle n'a pas reçu d'interdiction de voyages. "Je pense que ce qui est clair, c'est la feuille de route que le Conseil d'Etat m'a donnée au départ, bien avant que l'on parle des affaires concernant les frais ou les voyages de l'ex-chancelière. Ce qui a été clair au moment de mon engagement c'est le souhait que j'assume une chancellerie qui soit performante et efficace (...) Il n'y a pas eu la question de savoir s'il fallait que je m'engage plus dans des activités de représentation ou de voyages, parce que ce n'était pas - et ce n'est pas - la priorité du moment."

Plus discrète qu'Anja Wyden Guelpa, Michèle Righetti conçoit sa fonction de manière simple: "La volonté, c'est de pouvoir répondre aux attentes du gouvernement (...) Je dirais que je souhaite vraiment que la chancellerie réponde aux attentes du gouvernement pour répondre aux attentes de la population."

Propos recueillis par Esther Coquoz et Pietro Bugnon/oang

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La 21e personne à la tête de la Chancellerie

Michèle Righetti est la 21e personne à prendre la tête de la Chancellerie d'Etat genevoise, et seulement la deuxième femme.

Au moment de sa nomination, elle était directrice générale adjointe des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG.)

Durant sa carrière, elle a également été secrétaire générale du Département de la santé et directrice de l’Office cantonal de la détention.

Elle a succédé l'an dernier Anja Wyden Guelpa, une chancelière très active sur plusieurs fronts comme la participation des jeunes en politique ou le vote électronique.

Avant elle, Robert Hensler - qui était parfois surnommé le 8e conseiller d'Etat - a occupé le poste de 1993 à 2009.