Le nombre de poursuites en forte hausse dans le canton de Fribourg

Le canton de Fribourg a ouvert 5000 cas de plus l'an dernier. Le phénomène touche beaucoup les personnes âgées, en particulier les femmes.

"Certaines personnes ont donné du temps pour élever des enfants, généralement des femmes, et ont vécu un deuil ou un divorce. Ces personnes-là n'ont pas cotisé toute leur existence, et au moment de la retraite, il y a un manque à gagner qui ne permet pas de mener une vie décente", explique Pascal Lauber, président du groupement des préposés aux poursuites et faillites du canton de Fribourg et député PLR, dans La Matinale.

Hausse des frais des ménages

Les personnes endettées ont souvent de la peine à payer leur assurance maladie, dont les primes prennent l'ascenseur. À cela s'ajoutent les factures d'énergie en hausse ou encore l'augmentation du niveau général des prix, sur laquelle tous les salaires ne sont pas indexés.

Ainsi, la tendance devrait être encore plus marquée cette année. "Quelqu'un qui arrive aujourd'hui à payer ses dettes grâce à une petite saisie de salaire ne pourra peut-être plus le faire. Et quelqu'un qui n'avait pas encore de dettes, qui tournait tout juste, ne va peut-être pas pouvoir payer toutes ses factures" dans les délais, déplore Pascal Lauber.

Malgré la hausse générale du coût de la vie, le cas de Fribourg détonne dans le paysage romand. À Genève, par exemple, les cas de poursuites sont même en baisse de 4%.

Se loger, travailler: les priorités

Selon les offices des poursuites romands, les factures les moins honorées sont celles des assurances maladie et des impôts. Les loyers et les leasings de voiture sont en revanche payés rubis sur ongle, ou presque. Et d'après la responsable de la gestion du désendettement à Caritas Fribourg Joëlle Renevey, ce sont ces dépenses qui tirent vers le haut l'endettement privé à Fribourg.

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Keystone - Gaetan Bally

Côté logement, "on a essentiellement des appartements assez chers", souligne-t-elle. "Les appartements peu chers sont donc très sollicités, et souvent les régies ne vont pas accorder la priorité aux personnes avec de petits budgets. Ces deux effets vont se cumuler, et beaucoup de personnes se retrouvent avec des appartements bien trop chers par rapport à leurs moyens."

Par ailleurs, l'usage de la voiture est souvent inévitable pour aller travailler. "Fribourg est un canton avec une géographie qui nécessite, pour beaucoup de ménages, d'avoir un voire deux véhicules lorsque les deux conjoints travaillent. Et avec la hausse du prix de l'essence, cela représente des hausses assez fortes dans les dépenses", indique encore la responsable de Caritas.

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Muriel Ballaman/jop