Cure de jouvence pour l'Hôtel cantonal fribourgeois, siège du Grand Conseil
Inauguré en 1522, l’Hôtel cantonal fribourgeois, siège du Grand Conseil, est en travaux depuis quinze mois. En un demi-millénaire, il s’agit de la toute première rénovation complète. Elle comporte des défis techniques de taille et a permis de mettre à jour quelques belles surprises.
Des bois précieux, sans doute importés d'Afrique, pour la table en marqueterie du Conseil datant du XVIe: il s'agit de la dernière découverte sur le chantier de la rénovation de l'Hôtel cantonal, à Fribourg. "Cette technique a été développée à Florence. Ils ont fait des perspectives et des assemblages de bois. C'était quand même quelque chose de très nouveau pour l'époque. Technologiquement, c'est exceptionnel", souligne Jean-Pierre Rossier, ébéniste d’art.
A la fin du chantier, qui est prévue pour le début de l'année prochaine, la table retrouvera son emplacement dans un écrin totalement rénové. Mais jusque-là, il reste de nombreuses étapes. Car il a d'abord fallu renforcer la structure de l'édifice. "Nous avons renforcé ou changé des éléments qui étaient trop pourris ou trop vieux, qui ne garantissaient plus la stabilité du bâtiment", décrit Alessandro De Benedictis, responsable de la charpente métallique, lundi dans le 12h45.
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Ouverture sur la cité
Il y a encore quelques mois, l'espace était inaccessible au public. A l’avenir, ce sera l’entrée principale, sorte de salle des pas perdus, où le public pourra côtoyer les élus. "Ce qui se passe à l'intérieur de ce bâtiment reste un peu mystérieux pour beaucoup de citoyens. Le fait d'ouvrir cet espace au rez-de-chaussée va donner une autre relation entre le citoyen et le politique", note l'architecte Stéphane Emery.
Siège du pouvoir, mais aussi marché aux grains, caserne de gendarmerie et prison: le bâtiment a occupé plusieurs fonctions. Sa physionomie a donc changé au fil du temps. Le chantier est l’occasion de retracer l’histoire de l’édifice. "Forcément, il y a des périodes qui sont moins connues. Les niveaux au sous-sol, par exemple, nous ne savons pas vraiment à quoi ils ont servi", explique Fabien Python, du Service des biens culturels.
Le coût du chantier s'élève à 20,5 millions de francs.
Nicolas Beer/vajo
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