Publié

Des musulmanes font de la prévention contre la radicalisation à Bienne

La ville de Biel/Bienne vue du ciel, août 2012. [Keystone - Alessandro Della Bella]
Des musulmanes font de la prévention contre la radicalisation à Bienne / Le Journal du matin / 1 min. / le 30 juin 2017
Les 13 premiers médiateurs d'un groupe de prévention contre la radicalisation ont fêté jeudi à Bienne la fin de leur formation. La structure a vu le jour sous l'impulsion, principalement, de femmes musulmanes.

Ce groupe a été baptisé Tasamouh, mot arabe qui signifie tolérance, réconciliation et pardon. Six hommes et sept femmes - jeunes ou moins jeunes, la plupart musulmans mais pas tous - ont reçu leur diplôme de médiateurs interreligieux lors d'une petite cérémonie.

Un projet "qui cherche des solutions"

Parmi les convives, le chef de la police de Bienne Raymond Cossavella se félicite de l'initiative: "la première chose qui me plaît, c'est que c'est un projet qui émane de la communauté musulmane elle-même, qui ose reconnaître qu'il y a des problèmes en son sein et qui cherche des solutions", relève-t-il.

Il s'agit notamment d'empêcher que des personnes se radicalisent et partent faire la guerre sainte. "Cela peut être l'un des objectifs, mais cela peut aussi être que des jeunes musulmans ou musulmanes ne tombent pas dans un isolement qui peut aussi les pousser à tomber dans les filets d'idéologies radicales que l'on peut trouver sur internet", explique l'un des nouveaux diplômés.

"Avoir le courage de dire les choses"

L'intérêt du groupe réside aussi dans le fait que, pour une fois, l'impulsion vient de l'intérieur de la communauté musulmane. "On ne voit jamais les musulmans qui viennent prendre la parole", constate la juriste Lamya Hennache, médiatrice, qui est l'une des coordinatrices du projet. "On doit prendre la parole pour rectifier certaines choses si elles sont fausses, ou dire 'non, ça ne se fait pas'. On doit vraiment avoir le courage de dire les choses telles qu'elles sont."

Le groupe Tasamouh le fait désormais à Bienne, avec l'espoir que d'autres ailleurs en Suisse suivent son exemple.

Alain Arnaud/oang

Publié