Une paix entre socialistes du Jura bernois donne naissance à la section PS Grand Chasseral

Le Jura bernois a en effet connu vendredi soir une évolution politique majeure avec la fusion du PSJB, pro-bernois, et de ES, nouveau nom du PSA (Parti socialiste autonome du Jura Sud). Ces deux courants de la gauche étaient déchirés par la Question jurassienne depuis des décennies.

Lors des "années de braise", entre 1962 (avec près d'une vingtaine d'attentats ou d'attaques imputés au Front de libération jurassien d'octobre 1962 à mars 1964 ainsi qu'en 1965) et 1970, avec l'acceptation de l'additif constitutionnel sur l'organisation d'un plébiscite jurassien, la situation est tendue dans le nord-ouest du canton de Berne. Le PS bernois décide d'évincer certains de ses membres jugés "trop séparatistes" et "pro-Jura".

Une nouvelle section jurassienne et socialiste du PS sur territoire bernois est alors fondée dans les années 1970. Après l'entrée en souveraineté du canton du Jura en 1979, celle-ci devient d'ailleurs le Parti socialiste jurassien, et ses membres du Jura Sud, restés en territoire bernois, fondent le PSA, une fédération du PS jurassien - et non du PS bernois. La Question jurassienne a ensuite profondément divisé le PS bernois pendant des dizaines d’années.

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"Etape historique"

"Cette étape historique permettra de mener une politique de gauche commune dans le Jura bernois, en faisant fi des clivages du passé", écrit le PS bernois.

Une ratification de la nouvelle section Grand Chasseral pleine d'émotions, avec même une standing ovation pour les deux nouveaux coprésidents. Un duo d'ailleurs très symbolique: d'un côté, Théo Brand, ancien président du PSJB, la frange pro-bernoise, et de l'autre, Mauranne Riesen, ancienne membre du PSA.

Evidemment, la Question jurassienne ne cicatrisera jamais vraiment, surtout pour celles et ceux qui ont vécu la création du Jura il y a 50 ans. Comme Pierre Mercerat, 72 ans, un ancien du PSA, présent samedi à Cortébert.

Au micro de la RTS, l'homme s'est dit très ému et se réjouit de cette réunion des socialistes. Mais pour lui, "les gens qui sont, dans le coeur et l'âme, Jurassiens et autonomistes le resteront. Ce n'est pas parce que l'on crée un nouveau mouvement que notre ressenti interne change. C'est sûr que je resterai un autonomiste pour toujours."

Une ligne très unanime pour le 9 juin

Au-delà des émotions, cette union est aussi stratégique: l'objectif pour les socialistes est de devenir la première force politique du Jura bernois, une place occupée aujourd'hui par l'UDC.

Les délégués ont aussi soutenu à l'unanimité l’initiative d'allègement des primes et la modification de la loi sur l'énergie qui seront soumises au vote le 9 juin.

Les deux autres objets, "Initiative pour un frein aux coûts" et "Pour la liberté et l’intégrité physique", ont quant à eux été clairement rejetés.

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furr avec agences

Propos recueillis par Célia Bertholet