Berne: l'UDC du Jura bernois Manfred Bühler sauve le siège francophone au National

Le Jura bernois continuera à être représenté au Conseil national. L'UDC sortant Manfred Bühler a été réélu dimanche à la Chambre du peuple.

Le maire de Cortébert, président de l'UDC bernoise, a obtenu le cinquième meilleur résultat personnel du canton, avec 105'240 voix, selon les résultats publiés par la Chancellerie cantonale.

>> Le reportage du 12h45 :

Entrée en cours de législature

Manfred Bühler avait déjà siégé au National de 2015 à 2019, mais n'avait pas été réélu il y a quatre ans. Il est entré en cours de législature après l'accession d'Albert Rösti au Conseil fédéral. Pour éviter une déconvenue comme en 2019, partis politiques et institutions du Grand Chasseral avaient lancé une campagne pour inciter les citoyens à se rendre aux urnes.

Au total, 25 candidats francophones du Jura bernois étaient en lice pour les élections au Conseil national.

>> Retour dans La Matinale sur les résultats des élections fédérales dans le canton de Berne :

Keystone - Alessandro della Valle

Dans le canton de Berne, le PS et l'UDC gagnent chacun un siège au Conseil national, les Verts et le PLR en perdent chacun un. Les autres partis préservent leurs acquis, a annoncé la Chancellerie d'Etat dimanche soir. L'UDC du Jura bernois Manfred Bühler a été réélu.

Au total 24 sièges étaient à pourvoir. Ils ont été répartis comme suit: UDC 8 (+1), PS 5 (+1), PVL 3, Verts 3 (-1), Centre 2, PLR 1 (-1), UDF 1, PEV 1.

Avec 158'843 suffrages, le conseiller aux Etats sortant Werner Salzmann (UDC) domine la course au Conseil des Etats, selon les résultats définitifs. Il devance de peu la socialiste Flavia Wasserfallen (157'944 suffrages), suivie de loin par le candidat vert Bernhard Pulver (97'275). La PLR Sandra Hess (93'123 voix) pointe quant à elle à la 4e position. Viennent ensuite le vert'libéral Jürg Grossen (72'860) et le centriste Lorenz Hess (41'237).

La participation aux élections au Conseil des Etats était de 50,1% dans le canton de Berne.

Second tour le 19 novembre

Aucun des candidats n’ayant obtenu la majorité absolue (qui était de 173'210 voix), on ne peut pas encore dire qui occupera les deux sièges bernois au Conseil des États.

Tous les candidats qui ont obtenu au moins 3% des suffrages peuvent se présenter au deuxième tour du scrutin, qui aura lieu le 19 novembre.

Alors que les dernières projections montrent que les Verts perdraient la moitié de leurs sièges au National pour en garder deux, Cyprien Louis, co-président des Verts bernois et lui-même candidat, reste confiant. "On garde le sourire car on attend les résultats finaux, notamment ceux de la ville de Berne."

Certes, perdre deux sièges serait le scénario catastrophe, car "cela reviendrait à la situation d'avant 2019. Mais on espère maintenant n'en perdre qu'un et conserver 3 sièges au National", poursuit-il au micro de la RTS.

>> L'interview complète de Cyprien Louis :

Avec 105'186 suffrages, le conseiller aux Etats sortant Werner Salzmann (UDC) domine la course au Conseil des Etats, selon les résultats intermédiaires portant sur neuf arrondissements sur dix. Il devance largement la socialiste Flavia Wasserfallen (73'677 suffrages), suivie par la PLR Sandra Hess (60'271 voix). Les candidats vert Bernhard Pulver (42'815), vert'libéral Jürg Grossen (39'126) et centriste Lorenz Hess (21'303) sont distancés.

La participation aux élections au Conseil des Etats est actuellement de 46,7 % dans les arrondissements dépouillés. Il manque encore les résultats de la ville de Berne.

L’un des grands enjeux des élections fédérales dans le canton de Berne est de savoir si le Jura bernois conservera au moins un représentant au Conseil national. Il faut dire que l'équilibre des langues constitue dans ce canton bilingue un sujet important.

Pendant longtemps, l'UDC privilégiait d'ailleurs volontairement le candidat de langue française, comme l'explique au micro de l'émission spéciale de la RTS l'historien Olivier Meuwly, ce qui constituait un avantage considérable pour ce candidat. "Mais cette règle a été abolie pour je ne sais quelle raison. Donc c'est plus difficile pour les candidats de langue française de s'imposer."

Selon lui, la Question jurassienne pourrait expliquer cette situation. "La Question jurassienne, qui a mis du temps à se régler, a peut-être découragé certains Alémaniques de privilégier la région de langue française."

Une identité particulière

Quoi qu'il en soit, pour Virginie Borel, directrice du Forum du bilinguisme, avoir au moins un élu francophone au National est primordial.

"Dans ce grand canton d'un million d’habitants, nous sommes 100'000 francophones. Et nous ne sommes pas neuchâtelois ni jurassiens. On imprime et on donne à ce grand canton une identité particulière. C’est grâce aux francophones que Berne rayonne vers la Suisse romande avec crédibilité", souligne-t-elle.

>> L'interview complète de Virginie Borel :

L'UDC se renforcerait dans le canton de Berne et obtiendrait huit sièges au Conseil national (+1), selon la projection SSR. Selon cette prévision, il resterait le plus grand parti et obtiendrait huit sièges. Le PS gagnerait aussi un fauteuil pour en occuper cinq. Les grands perdants seraient Les Verts (2 sièges, -2).

Les Vert'libéraux se maintiendraient à trois sièges, et deviendrait le troisième parti du canton de Berne au Conseil national. Le PLR resterait bien assis sur ses deux fauteuils, tout comme Le Centre. L'UDF et le Parti évangélique conserveraient tous deux leur siège.

Manfred Bühler, président de l'UDC du canton de Berne, se réjouit de cette projection SSR, mais reste prudent, a-t-il déclaré à la SRF.

Brigitte Hilty Haller, coprésidente des Verts du canton de Berne, s'est montrée préoccupée par le possible glissement vers la droite. Des thèmes comme la protection du climat ou l'égalité pourraient être relégués.

Le chancelier d'Etat Christoph Auer devrait annoncer le résultat final entre 21h00 et 23h00 à l'Hôtel de ville de Berne.

L'UDC Manfred Bühler est le seul représentant de la Berne francophone au Parlement fédéral. Le maire de Cortébert avait été élu en 2015 sous la Coupole fédérale, mais avait manqué sa réélection il y a quatre ans. Il a toutefois pu retrouver son siège grâce à l'accession de son camarade de parti Albert Rösti au Conseil fédéral. Il se dit optimiste: "J'espère pouvoir rééditer mon élection de 2015 cette année."

Les bureaux de vote ont fermé à midi, alors que le vote par correspondance s'est achevé la veille. Dans la ville de Berne, environ 47'500 enveloppes électorales ont été reçues, selon les services de la ville, ce qui correspond à 53% des électeurs. C'est un chiffre en hausse par rapport à il y a quatre ans, où il s'élevait à 48%.

Dans la course au Conseil des Etats, tous les partis ont affiché un certain appétit pour reprendre le siège laissé vacant par le socialiste Hans Stöckli, mais aussi pour attaquer le fauteuil actuellement en mains de l'UDC, en la personne de Werner Salzmann. Le PS mise sur sa conseillère nationale Flavia Wasserfallen, Les Verts sur l'ancien conseiller d'Etat Bernhard Pulver, les Vert'libéraux sur le président du parti suisse Jürg Grossen, le PLR sur la députée Sandra Hess et Le Centre sur le conseiller national Lorenz Hess.

Du côté du National, les départs de plusieurs élues et élus de pointe devraient rebrasser les cartes. L'UDC devrait logiquement rester le premier parti bernois. Elle a d'ailleurs pour ambition un total de huit mandats, soit un de plus qu'aujourd'hui. A voir aussi si les partis écologistes parviendront à maintenir la députation supplémentaire acquise il y a quatre ans.

Autre enjeu de ces élections: est-ce que le Jura bernois conservera au moins un représentant au Conseil national? La minorité francophone du canton (8% de la population) n’est aujourd'hui représentée que par un seul élu, l’UDC Manfred Bühler, de retour en janvier après l'élection d'Albert Rösti au Conseil fédéral. Placé en première position sur la liste de son parti, le maire de Cortébert semble bien parti pour être reconduit, mais le PS et le PLR du Jura bernois espèrent aussi placer l'un de leurs candidats à la Chambre du peuple.

>> Le décryptage du 12h45 sur les enjeux électoraux pour 2023 :

>> Les explications de Forum :

>> Pour en savoir plus : Une lutte très ouverte pour les sièges bernois au Conseil des Etats

En 2019, l'UDC bernoise avait certes perdu deux sièges au Conseil national, mais avec 30% des suffrages et 7 fauteuils, elle était restée de loin le premier parti du canton à la Chambre du peuple.

Comme au niveau suisse, le deuxième parti à Berne était le PS avec 16,8% des voix. Mais il avait abandonné 2 sièges pour n'en compter plus que 4.

Les partis écologistes avaient suivi la vague nationale en gagnant 2 mandats pour Les Verts (4 au total, 13,6% des voix) et 1 pour les Vert'libéraux (3 au total, 9,7% des suffrages).

Les autres formations n'avaient récolté que les miettes: 2 sièges (-1) pour le PBD (désormais Centre), 2 sièges (égal) pour le PLR, 1 siège (égal) pour le Parti évangélique (PEV) et 1 siège (+1) pour l'UDF. A noter que l'élu du PEV siège dans le groupe du Centre et celui de l'UDF dans le groupe UDC.

Au Conseil des Etats, les deux fauteuils avaient été conquis par le représentant de l'UDC Werner Salzmann et le socialiste Hans Stöckli.

L'UDC avait réussi à reprendre son fauteuil de sénateur au PBD grâce à une alliance avec la libérale-radicale Christa Markwalder. Cette entente bourgeoise avait barré la route à l'élection de deux pointures de la gauche du canton, le sortant Hans Stöckli et la présidente d'alors des Verts Regula Rytz. Seul le premier avait été élu.

>> Retour sur ce qu'il s'était passé en 2019 : dans le canton de Berne

Conseil des Etats (par ordre alphabétique)

Werner Salzmann (UDC)

Hans Stöckli (PS)

Conseil national (par ordre alphabétique)

Andreas Aebi (UDC)

Matthias Aebischer (PS)

Christine Badertscher (Verts)

Kilian Baumann (Verts)

Kathrin Bertschy (Vert'libéraux)

Manfred Bühler (UDC)

Tamara Funiciello (PS)

Andreas Gafner (UDF)

Andrea Geissbühler (UDC)

Jürg Grossen (Vert'libéraux)

Lars Guggisberg (UDC)

Lorenz Hess (Centre)

Erich Hess (UDC)

Natalie Imboden (Verts)

Marc Jost (PEV)

Christa Markwalder (PLR)

Nadine Masshardt (PS)

Melanie Mettler (Vert'libéraux)

Heinz Siegenthaler (Centre)

Aline Trede (Verts)

Nadja Umbricht Pieren (UDC)

Erich von Siebenthal (UDC)

Christian Wasserfallen (PLR)

Flavia Wasserfallen (PS)

Retour sur les événements marquants de la campagne en vue de ces élections avec nos interviews, nos débats et nos décryptages pour en comprendre tous les enjeux.

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