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Après 130 ans d'activité, la clinique psychiatrique de Bellelay (BE) déménage à Moutier

Après 130 ans d’activité à Bellelay, la psychiatrie se déplace à Moutier
Après 130 ans d’activité à Bellelay, la psychiatrie se déplace à Moutier / 19h30 / 2 min. / le 28 juin 2022
Une page importante de l'histoire s’est tournée mardi matin dans le Jura bernois. Après 130 ans d’activité, la clinique psychiatrique de Bellelay se déplace à Moutier sur un lieu davantage adapté à la prise en charge des malades.

Pour le Jura bernois et le canton du Jura, la psychiatrie est désormais centralisée à Moutier. Le déménagement peut être déstabilisant pour les malades, explique dans le 19h30 Dominique Sartori, directeur du pôle santé mentale à l'Hôpital du Jura bernois

"Il faut les entourer encore mieux que ce que l'on peut faire habituellement, les rassurer et puis très vite leur montrer que ce nouvel écrin convient parfaitement et que c’est leur destination idéale pour l’instant".

Forte émotion

Un premier transfert de sept patients a eu lieu mardi matin dans un contexte émotionnel palpable. Au total, une quarantaine de malades vont rejoindre leurs nouveaux quartiers ces prochains jours.

"J’ai vu qu’il y avait beaucoup d’émotion et de tristesse, mais c'est comme ça. (...) Le déménagement est prévu depuis un moment et cela fait partie d’une continuité", confie Olivier Schnoebelen, infirmier-chef au Pôle de santé mentale de Hôpital du Jura bernois.

Changement de mentalité

Le canton de Berne a fait l’acquisition en 1890 du bâtiment qu'il utilise aussitôt comme clinique psychiatrique. L'établissement est perdu au milieu de nulle part, loin des centres urbains. A l’époque, cela semblait tout à fait normal.

Pour Olivier Schnoebelen, un véritable changement de mentalité est en train de s'opérer. "Dans l’histoire, la société ne voulait pas parquer, mais plutôt cacher les patients avec leur souffrance et leurs pathologies. Aujourd’hui, c’est en train de changer", observe-t-il.

Jusqu'à 400 patients

Au total, l’établissement a compté jusqu’à 400 patients. Jean-Marie Humair et son épouse, Denise, font, eux, partie du personnel qui a travaillé à la clinique. Jean-Marie y a oeuvré en tant qu'infirmier pendant quarante ans, entre 1965 et 2005.

"J'ai vu des camisoles de force, mais je ne les ai jamais utilisées. Il y avait aussi les baignoires où on plongeait les patients, avec seulement leur tête qui ressortait. Je les ai vues, mais on n'a jamais fait ce genre de pratiques", se remémore-t-il.

Cédric Adrover/hekr et asch

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