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Il y a 20 ans, l'accident de canyoning de Saxetbach faisait 21 morts

Vingt ans après le tragique décès de 21 personnes en canyoning, la sécurité de ce sport est très régulée en Suisse.
Vingt ans après le tragique décès de 21 personnes en canyoning, la sécurité de ce sport est très régulée en Suisse. / 12h45 / 2 min. / le 27 juillet 2019
Le 27 juillet 1999, la crue subite du Saxetbach emportait quatre groupes de touristes pratiquant du canyoning, pour un bilan de 21 morts. Le drame a entraîné un durcissement des lois sur les activités à risque.

La crue subite est due à un violent orage qui avait éclaté vers 16h30 au-dessus du bassin versant en forme d'entonnoir qui alimente le Saxetbach. En peu de temps, le torrent grossit fortement.

Quatre groupes d'un organisateur de tours de canyoning se trouvent à ce moment-là sur le cours d'eau, avec au total 45 touristes. Les deux groupes du milieu ainsi qu'une personne du premier groupe sont emportés par la vague constituée d'eau, de pierres et de branches.

Le bilan est communiqué en fin de soirée: 21 personnes originaires d'Australie, de Nouvelle Zélande, d'Angleterre, d'Afrique du Sud et de Suisse se sont noyées. Elles étaient âgées de 19 à 32 ans.

Un orage invisible

Les guides avaient contrôlé la météo avant le départ et jugé que l'excursion était possible. Depuis l'endroit où ils avaient pénétré dans les gorges, ils ne pouvaient cependant pas voir qu'un orage se préparait au-dessus du bassin versant.

Lorsque la crue s'est déchaînée, ils ont essayé de sauver autant de touristes que possible. Deux d'entre eux ont payé cet acte de bravoure de leur vie.

La question des responsabilités

Après l'accident, la question des responsabilités suscite une vaste controverse. Deux ans et demi après la catastrophe, un procès s'ouvre à l'encontre des responsables.

La pierre commémorative du drame du Saxetbach. [Keystone - Alessandro della Valle]

Alors que les deux guides sortis indemnes sont acquittés, les six personnes à la tête de l'entreprise Adventure World sont condamnées pour homicide par négligence par le tribunal d'Interlaken. Ils écopent de trois à cinq mois de prison avec sursis et d'amendes de 4000 à 7500 francs. Le juge leur reproche un "concept de sécurité insuffisant".

A l'époque, le marché des sports à risques était en plein essor dans la région. Les acteurs de la branche étaient saisis d'une véritable fièvre. Et il n'y avait pas véritablement de règles pour encadrer ces activités "outdoor".

Les enseignements

Les choses ont évolué après le drame. La formation des guides a été améliorée et les entreprises actives dans le domaine sont soumises depuis 2014 à une nouvelle loi sur les guides de montagne et des organisateurs d'autres activités à risque.

Ce texte a même été durci depuis début mai dernier. Les organisateurs d'activités comme le saut à l'élastique, les randonnées alpines, le rafting ou le canyoning, qui perçoivent ne serait-ce qu'un franc dans le cadre de leurs activités, devront désormais être en possession d'une autorisation cantonale. Auparavant, une limite de 2300 francs était fixée.

Le souvenir

A l'écart de cette frénésie, dans un endroit calme de la région, une pierre commémore le drame. Les noms des 21 victimes du 27 juillet 1999 y sont gravés. Encore aujourd'hui, des centaines de messages y sont apportés par des visiteurs voulant être en pensée avec celles et ceux qui ont perdu la vie en assouvissant leur goût de l'aventure.

ats/vkiss

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Un marché en plein essor

Les activités outdoor génèrent aujourd'hui une part importante des recettes touristiques du canton de Berne. La région d'Interlaken en particulier attire des adeptes des sensations fortes du monde entier.

La topographie idéale et la bonne accessibilité en font un "haut lieu des activités de l'extrême en Europe", a écrit l'institut de recherche BAK dans un rapport sur le tourisme dans le canton de Berne.