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Le PBD sauve de justesse son ministre lors des élections grisonnes

Le conseiller d'Etat grison PBD sortant Jon Domenic Parolini a été réélu de justesse dimanche (image d'archives). [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Le PBD sauve de justesse son ministre lors des élections grisonnes / Emission spéciale info / 1 min. / le 10 juin 2018
Les conseillers d'Etat grisons impliqués dans le scandale du cartel des constructions ont été sanctionnés dimanche lors du 1er tour des élections, qui a toutefois vu le PBD garder son siège. Le PDC en a obtenu un deuxième.

Les trois conseillers d'Etat sortants qui se représentaient ont été réélus, mais Jon Dominic Parolini (PBD) n'arrive qu'en 5e position, juste devant l'UDC Walter Schlegel. Le ministre PBD n'est élu qu'avec 68 voix d'avance sur le candidat UDC. Le scandale a profité au PDC qui décroche un deuxième siège à l'exécutif.

Cinq élus au premier tour

Les cinq sièges à l'exécutif ont été repourvus au premier tour. Les deux sortants Christian Rathgeb (PLR) et Mario Cavigelli (PDC) réalisent les meilleurs scores avec respectivement 24'434 et 23'804 voix. Marcus Caduff (PDC) arrive en 3e position avec 18'960 voix et décroche un deuxième siège pour son parti. Peter Peyer (PS) préserve le siège socialiste avec 18'466 voix.

Mario Cavigelli dirige le département directement touché par l'affaire des adjudications illégales dans le secteur de la construction, mais le cartel a été actif avant qu'il prenne la tête du Département des travaux publics.

Parolini réélu de justesse

Le sortant Jon Dominic Parolini (PBD) arrive en 5e position avec 15'904 voix. Il a été informé de l'existence du cartel lorsqu'il était maire de Scuol, mais il n'avait à l'époque rien fait pour mettre fin à ces agissements.

Avec 15'836 suffrages, l'UDC Walter Schlegel dépasse la majorité absolue (13'510), mais n'est pas élu, car seulement 6e de cette élection. C'est la troisième fois que l'UDC grisonne tente en vain d'entrer au gouvernement depuis sa reconstitution en 2008.

Le candidat indépendant et chansonnier Linard Bardill termine en 7e position avec 12'206 voix. Se disant ébranlé par la crise politique et morale que traversent les Grisons, il s'est engagé dans la course au gouvernement après les révélations sur le scandale du cartel de la construction.

Recomptage probable

Le résultat de cette élection fera très probablement l'objet d'un recomptage des voix en raison du résultat très serré entre Jon Dominic Parolini et Walter Schlegel, un siège au gouvernement étant en jeu. La loi grisonne prévoit en effet de recompter les voix lorsque l'écart est inférieur à 0,3% des suffrages.

L'affaire des adjudications illégales a coûté un siège au PBD, dans son canton d'origine, avant même les élections. Andreas Felix, qui devait défendre le siège laissé vacant par la conseillère d'Etat Barbara Janom Steiner (PBD), s'est retiré de la course.

ats/gax

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Au Parlement, le PBD à la peine

Les résultats de l'élection du Parlement grison (120 sièges attribués selon le système majoritaire) n'étaient pas connus en milieu d'après-midi dimanche.

L'élection est toutefois difficile pour le PBD dans son canton d'origine: près de la moitié de ses députés ne se représentaient pas. La répartition des sièges est actuellement la suivante: PLR 35 sièges, PDC 31, PBD 27, PS 16, UDC 9 et Vert'libéraux 2.

Cartel des constructions, thème central de la campagne

Le sujet des adjudications dans le domaine de la construction est devenu un thème central de la campagne. Walter Schlegel a quant à lui organisé l'arrestation du lanceur d'alerte qui a dénoncé le cartel. On ne sait pas encore si cette arrestation a un lien direct avec le scandale. Des enquêtes sont en cours.

Le 26 avril, la Commission de la concurrence (COMCO) a annoncé qu'elle sanctionnait des entreprises de construction qui ont manipulé les adjudications dans le génie civil et la construction en Basse-Engadine. L'amende totale se monte à 7,5 millions de francs. Des recours ont été déposés devant le Tribunal administratif fédéral (TAF).

Selon la COMCO, le cartel a opéré de 1997 à 2012. L'association grisonne des entrepreneurs ne jouait pas un rôle d'entreprise de construction, mais elle a contribué à organiser de 1997 à 2008 les réunions des entreprises impliquées dans le scandale.