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Les cantons alémaniques font face à une sévère pénurie d'enseignants

Deux enfants réfugiées d'Ukraine et leur enseignante à Herisau, en Appenzell, le 13 mai 2022. [Keystone - Gian Ehrenzeller]
Les cantons alémaniques font face à une pénurie d'enseignants / La Matinale / 1 min. / le 18 mai 2022
Plusieurs cantons alémaniques manquent d'enseignants et les places à pourvoir pour la rentrée d'août se comptent par centaines. Pour tenter d'attirer les candidats, certaines écoles n'hésitent pas à utiliser des méthodes originales.

Une prime de 1000 francs cash, pour celui ou celle qui remporte le poste: c'est l'annonce publiée par l'école de Heiden, en Appenzell Rhodes-Extérieures. Une mesure exceptionnelle, pour une situation qui ne l'est pas moins. Avec son modèle éducatif très innovant, cette école attire habituellement de nombreuses postulations spontanées. Mais cette année, tout est différent.

Aucune candidature valable

"Nous avons ouvert quelques postes et nous n'avons reçu quasiment aucune candidature. Du moins, aucune recevable", explique à la RTS le directeur de l'établissement, Hans-Peter Hotz. Les recherches ont même été étendues vers l'Autriche et l'Allemagne.

Appenzell n'est pas le seul canton à peiner à engager. De nombreux postes sont encore à pourvoir d'ici août: plus de 500 à Berne et près de 800 à Zurich.

Des mesures d'urgence

"À Zurich, ils doivent prendre des mesures d'urgence temporaires et employer des personnes qui ne sont pas formées dans les branches nécessaires, ou dans le niveau scolaire demandé. Ou pire, qui n'ont pas de diplôme d'enseignant. La situation est vraiment très mauvaise", rapporte Franziska Peterhans, secrétaire générale du syndicat des enseignants.

Cette pénurie, liée notamment au départ à la retraite des baby-boomers et à l'augmentation du nombre d'élèves, s'est encore renforcée dans certains cantons suite à l'arrivée des écoliers ukrainiens. A Berne par exemple, quelque 1500 nouveaux élèves doivent être accueillis.

Si la Suisse romande semble moins touchée, la situation reste tendue partout. De leur côté, les syndicats appellent urgemment à revaloriser la branche.

Joëlle Cachin/mh

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