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Le drapeau du régime syrien flotte à nouveau sur la ville insurgée de Deraa

Bachar Al Assad reprend Deraa
Bachar Al Assad reprend Deraa / 12h45 / 1 min. / le 13 juillet 2018
L'armée syrienne a hissé jeudi le drapeau national dans le secteur rebelle de la ville de Deraa, berceau de la révolte contre Bachar al-Assad en 2011, un geste symbolique illustrant la nouvelle victoire engrangée par le régime et son allié russe.

"Des unités de l'armée syrienne sont entrées à Deraa al-Balad (centre-ville) et ont hissé le drapeau national sur la place publique", a indiqué jeudi l'agence de presse officielle Sana.

Une nouvelle fois, le président syrien a eu recours à une stratégie alliant bombardements meurtriers et négociations parrainées par Moscou, pour faire plier les rebelles dans cette province méridionale, un secteur sensible bordant la Jordanie et la ligne de démarcation avec Israël sur le plateau du Golan, en partie annexé par l'Etat hébreu.

Accord le 6 juillet

Près de trois semaines après le lancement de l'offensive, les insurgés ont été contraints d'accepter le 6 juillet un accord dit de "réconciliation" négocié par la Russie, qui s'apparente à une capitulation.

Cet accord impose aux rebelles l'abandon de leur artillerie. Il prévoit aussi le retour des institutions étatiques et le départ des combattants vers la province d'Idleb (nord-ouest) qui échappe encore en grande partie aux forces d'Assad.

afp/cab

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Reprise pas encore totale

Mais l'entrée de l'armée syrienne à Deraa est un geste est pour l'instant "symbolique" a estimé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), en précisant que les procédures prévues par l'accord n'ont pas encore été entamées.

"Les factions rebelles sont encore dans la ville de Deraa, celles qui veulent la réconciliation doivent encore abandonner leur artillerie, les procédures n'ont pas encore commencé", a déclaré le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane.

Le régime regagne du terrain

Grâce au soutien militaire de ses alliés russe et iranien, Damas contrôle désormais plus de 60% du pays, ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts et des millions d'exilés.

Située à une centaine de kilomètres de la capitale, la perte de Deraa est d'autant plus symbolique que la ville est considérée comme le "berceau" des manifestations anti-Assad de 2011.

Les insurgés contrôlent encore des territoires dans le Nord, où ils sont protégés par la Turquie. Les combattants kurdes appuyés par Washington tiennent eux des zones dans le Nord-Est, tandis que la province d'Idleb est dominée par des djihadistes.